BFM Business
Economie et Social

35h: Macron veut donner plus de souplesse aux entreprises

Emmanuel Macron songe à donner plus de flexibilités aux entreprises

Emmanuel Macron songe à donner plus de flexibilités aux entreprises - Thomas Samson - AFP

Le ministre de l'Economie est revenu sur l'épineux sujet des 35h dans l'émission "Des paroles et des actes". Il a un peu plus écarté une réforme par la loi qui "ne se fera pas car elle n'a pas de sens", préférant placer le débat au niveau de l'entreprise.

Emmanuel Macron reste sur sa ligne sur les 35h. Invité de l'émission "Des Paroles et des actes", jeudi 12 mars, le ministre de l'Economie est revenu sur cet épineux dossier. Interrogé sur une éventuelle réforme, Emmanuel Macron a balayé d'un revers de la main un hypothétique projet venant du gouvernement.

"La réforme par la loi des 35h ne sera pas faite parce qu'elle n'a pas de sens. Par contre donner la possibilité au niveau de l'entreprise, dans certaines conditions, de pouvoir y déroger s'il y a un accord majoritaire, cela a du sens. C'est d'ailleurs ce que j'ai toujours dit", a-t-il affirmé.

La balle dans le camp des partenaires sociaux

Le ministre de l'Economie a ensuite rappelé que "depuis la loi de 2013 (loi de sécurisation et de l'emploi, ndlr) il y a des accords de maintien dans l'emploi qui permettent en cas de difficulté de le faire (déroger aux 35h, ndlr)". "Il n'y en a pas beaucoup parce que les règles sont trop contraignantes", a-t-il ajouté.

"Le Premier ministre a invité les partenaires sociaux à faire une évaluation rapide. Et donc dans les prochaines semaines, j'ai bon espoir que les partenaires sociaux fassent cette évaluation. Et ensuite l'Etat prendra ses responsabilités", a-t-il poursuivi, laissant présager des mesures qui faciliteraient ainsi les dérogations au niveau de l'entreprise.

Les mêmes déclarations qu'en août dernier

Cette ligne, le ministre de l'Economie la tient effectivement depuis longtemps. Fin août 2014, Le Point publiait un entretien accordé juste avant qu'Emmanuel Macron entre dans le gouvernement. "Nous pourrions autoriser les entreprises et les branches, dans le cadre d’accords majoritaires, à déroger aux règles de temps de travail et de rémunérations", avançait-il alors dans cet interview. Mais seulement "à la condition explicite qu’il y ait un accord majoritaire avec les salariés", indiquait déjà Emmanuel Macron.

De fait, les entreprises ne veulent pas être contraintes par un texte de l'exécutif qui ne ferait qu'augmenter leurs contraintes. Interrogé par BFMbusiness.com sur les déclarations d'Emmanuel Macron en août dernier, Jean-François Ouvrard, le directeur des études économiques du Coe-Rexecode, un think tank libéral, affirmait que la mesure allait dans "le bon sens" car "il faut mettre la négociation au niveau des entreprises et donner aux partenaires sociaux les moyens de négocier sur la durée de travail". "Il faut surtout éviter la mesure uniforme qui vient d’en haut", assurait-il.

J.M.