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"À 10% dans les sondages, tout le monde trouvait le programme de Fillon très crédible"

Pierre Danon, ex-PDG de Numericable et Capgemini, directeur adjoint de la campagne de François Fillon, dans Good Morning Business ce mardi.

Pierre Danon, ex-PDG de Numericable et Capgemini, directeur adjoint de la campagne de François Fillon, dans Good Morning Business ce mardi. - BFM Business

Pierre Danon, le directeur adjoint de la campagne de François Fillon, a expliqué ce mardi sur BFM Business comment le candidat comptait procéder pour supprimer 500.000 postes de fonctionnaires.

Depuis trois ans, alors que François Fillon était loin d'être le troisième homme de la primaire de droite chez les sondeurs, Pierre Danon est le directeur adjoint de sa campagne. Un homme d'entreprise, ancien PDG de Numericable et de Capgemini, au côté d'un ex-Premier ministre qui, s'il n'a jamais travaillé en entreprise, s'est entouré d'hommes et de femmes d'affaires dans son équipe de campagne. Invité de BFM Business ce mardi, Pierre Danon a tenté de relativiser l'idée selon laquelle les mesures économiques que promet François Fillon seraient particulièrement dures.

"On ne fait que revenir à la moyenne européenne, on ne fait que faire ce que les autres pays européens ont fait. On veut supprimer 500.000 postes de fonctionnaires, les Anglais en ont supprimé un million. On veut revenir à 50% du PIB en termes de dépenses publiques, les Allemands sont à 47. On ne fait que le travail qu'on aurait dû faire depuis 30 ans", martèle Pierre Danon.

"On veut laisser la main au futur ministre"

L'ex-chef d'entreprise a par ailleurs expliqué pourquoi le candidat victorieux du premier tour de la primaire LR restait flou sur les 500.000 postes de fonctionnaires qu'il compte supprimer. "Il annoncera ses futurs ministres après la primaire, et il leur demandera de travailler, d'ici au premier juillet, pour tout préparer. Il y aura 1,2 million de départs de fonctionnaires sur le quinquennat qui commence en 2017. Il nous dit qu'il faut en supprimer 500.000. Ce sera donc un peu moins d'un poste sur deux. C'est ce qui a été fait quand il était Premier ministre", souligne le directeur adjoint de campagne.

"La répartition est en train d'être travaillée", a-t-il ajouté, mais "on ne veut pas sortir le détail parce qu'on veut laisser la main au futur ministre pour organiser la chose de manière cohérente et propre".

"Ça n'a pas de raison d'inquiéter les fonctionnaires"

Quant aux éventuelles inquiétudes des membres de la fonction publique, il les balaie d'un revers de la main. "Ça n'a pas de raison d'inquiéter les fonctionnaires puisqu'il n'y aura pas de licenciement. Ce sont juste des départs à la retraite qu'on ne remplace pas. Ce qu'on dit aux fonctionnaires, c'est que dorénavant ils vont devoir travailler 39h, alors que jusqu'à maintenant, en principe, ils travaillaient 35 heures. Mais beaucoup travaillent déjà plus que cela".

Les suppressions de postes et réformes de la fonction publique feront l'objet d'une "négociation multifacettes, qui ne sera pas la même suivant qu'on négociera dans l'hôpital, dans la territoriale ou dans l'éducation nationale. Il y a des histoires de flexibilité horaire, de prime, de RTT", a-t-il précisé.

"Quand on était à 10% dans les sondages, tout le monde trouvait notre programme très bien et très crédible. Maintenant on est à 44%", s'est amusé Pierre Danon. Avant de conclure "on essaie de nous coller des postures pour renoncer à réformer".

N.G.