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Agriculture: «Le problème du Ceta est un problème de fond»

Arthur Portier, consultant chez Agritel, est revenu sur le plateau de BFM Business sur la colère des agriculteurs français face aux accords de libre-échange signés avec le Canada et les pays du Mercosur.

La récolte céréalière s’annonce exceptionnelle cette année pour les agriculteurs français, mais ces derniers s’inquiètent de la concurrence étrangère. Les récents accords de libre-échange signés avec le Canada et les pays latino-américains du Mercosur ont en effet provoqué la colère du monde agricole tricolore. Arthur Portier, consultant chez Agritel, était l’invité de l’émission 12H L’Heure H.

« On parle beaucoup de chiffres sur le Ceta. Au-delà de ces chiffres qui vont être problématiques pour la filière agricole, notamment pour la viande bovine, le problème du Ceta est un problème de fond. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. C’est louable de la part du gouvernement, et on peut le comprendre, de dire aux agriculteurs français de produire avec moins de pesticides […]. Mais, [en ouvrant les frontières, nous allons importer des productions que ne régissent pas du tout des mêmes normes », déplore Arthur Portier.

« Il y a un vrai paradoxe de la part le gouvernement français aujourd’hui. Ce qu’il faut avoir en tête c’est que plus d’une tonne de blé sur deux en France est exportée […]. On a besoin de cet export, et l’agriculture est aujourd’hui la variable d’ajustement. Le Ceta doit être bon pour l’économie européenne, sinon le gouvernement ne l’aurait pas voté. Par contre, il y a une variable d’ajustement, et c’est toujours l’agriculture. C’est ça, aujourd’hui, qui met en colère les agriculteurs français », ajoute-t-il.

La rédaction