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Finances publiques

Aides sociales: ces Français que le modèle finlandais inspire

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- - Picture of money-Flickr -CC

Remplacer les diverses aides sociales -y compris les retraites- par un revenu mensuel de 1.000 euros versé à tous les citoyens. Tel est le projet sur lequel planche la Finlande. Une approche qui séduit aussi certains politiques en France, de droite et de gauche.

Utopie pour certains, révolution sociétale pour les autres, l'idée d'instaurer un revenu de base, versé à tous les citoyens sans contrepartie ne laisse personne indifférent. En Finlande, elle pourrait bientôt devenir une réalité. Le nouveau gouvernement de centre droit envisage de verser un revenu de base compris entre 850 et 1.000 euros mensuels. De quoi vivre modestement. Mais ce soutien financier massif a un coût. Pas question pour le gouvernement finlandais de payer cette dépense en faisant gonfler le déficit public. L'Etat entend supprimer parallèlement toutes les autres aides sociales, y compris les retraites. Les citoyens seraient ainsi libres soit de se contenter de ce revenu, soit de le compléter en travaillant.

Soutenue par 79% des Finlandais, cette mesure trouve également un écho dans l'opinion française. Selon un récent sondage réalisé par Ifop, 6 Français sur 10 se disent favorables à une allocation universelle. Et du côté des politiques, certaines grandes personnalités, principalement à droite, soutiennent l'idée. Tour d'horizon.

>Arnaud Montebourg

L'ancien Ministre du redressement productif a consacré quelques pages au "revenu d'existence" dans son livre "Antimanuel de politique" publié en 2012 aux éditions Bréal. 

>Dominique de Villepin

En 2011, Dominique de Villepin, provoque un tollé à droite en proposant de verser 850 euros par mois aux personnes les plus démunies. Son "revenu citoyen" remplacerait le RSA. Seraient uniquement concernés les Français touchant moins de 1.500 euros par mois. En contrepartie, le citoyen devrait s'engager dans des actions civiques comme les associations, la politique, le bénévolat ou l'art. Coût de la mesure: 30 milliards d'euros. Nicolas Sarkozy avait jugé cette proposition totalement irréaliste.

>Christine Boutin

Proposer 850 euros par mois encouragerait "l’oisiveté" selon la candidate du parti démocrate. Du coup, dans son programme de 2012, elle avance l'idée d'un "dividende universel", un revenu de base de 400 euros pour tous, qui serait versé de la naissance jusqu'à la mort. Quand au financement, il serait assuré par une refonte de la fiscalité. 

>Daniel Cohn-Bendit

Dany le rouge, est un fervent partisan du "revenu d'existence", qui permettrait à chacun de traverser les différentes périodes de la vie professionnelle: chômage, formation, reconversion et de s'engager dans la société. Chez les Verts, l'idée d'un revenu universel pour tous, sans condition de ressources a été débattue à de nombreuses reprises, sans davantage de précisions.

>Pierre Larrouturou

Créer un revenu de base en euro-francs, une monnaie complémentaire à l'euro qui serait éditée par la Banque de France, voilà l'idée avancée par le jeune parti Nouvelle Donne pendant les européennes. L'ancien député du PS et d'EELV y voyait un moyen d'"avancer concrètement et immédiatement vers la mise en place d’un revenu de base inconditionnel" et de réduire "le poids de la finance et des lobbys".

> Le Centre des dirigeants d'entreprise

Pendant la campagne présidentielle de 2012, Michel Meunier à la tête de la CJD a plaidé en faveur d'un revenu de base, 400 euros par mois par adulte, 200 euros par enfant. Pour autant, les prestations sociales comme les allocations chômage et logement, seraient maintenues.

Charlyne Legris