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VIDEO - Allocations familiales: la modulation selon le revenu déclenche la colère des familles

L'Union national des associations familiales qualifie "d'impensable" la modulation des allocations en fonction des revenus.

L'Union national des associations familiales qualifie "d'impensable" la modulation des allocations en fonction des revenus. - Jeff Pachoud - AFP

Le gouvernement a désormais donné son feu vert à une modulation des allocations familiales en fonction des revenus. Une mesure condamnée par l'Union nationale des associations familiales et le leader de la CGT Thierry Lepaon.

Pour beaucoup, le gouvernement semble avoir franchi une ligne jaune. L'exécutif a tranché, ce jeudi 16 octobre, en faveur de la modulation des allocations familiales, qui seront ainsi divisées par deux à partir de 6.000 euros de revenus dans le foyer, et par quatre à partir de 8.000 euros.

Cette décision fait, sans surprise, polémique. Le leader de la CGT, Thierry Lepaon n'a ainsi pas caché sa colère sur BFM Business.

Pour lui cette mesure "est contraire à l'esprit même de sécurité sociale". "Il est indécent d'opposer à nouveau les Français, les Françaises entre eux", a-t-il affirmé. "Et tout ça pourquoi? Parce qu'on n'a pas le courage dans ce pays de faire une réforme fiscale et donc on joue sur les prestations sociales", a-t-il estimé.

Une mesure "impensable"

Autre colère, celle de l'Unaf, l'Union nationale des associations familiales. "C'est impensable", a ainsi déclaré son président François Fondard. "Il y a moins d'un an les engagements du président de la République étaient pourtant clairs : 'Chaque famille doit avoir les mêmes droits pour les allocations familiales'", a-t-il dit.

Un constat partagé par l'Eglise. "La famille n'a pas besoin de ça en ce moment", a ainsi réagi Mgr Bernard Podvin, le porte-parole des évêques de France.

Autre réaction peu surprenante, celle de La Manif Pour Tous qui dénonce, sur Twitter, "l'enterrement de la politique familiale" et appelle François Hollande à "revenir sur sa décision avant qu'il ne soit trop tard".

"Un massacre de l'un des derniers piliers de solidarité"

Du côté des politiques, l'UMP a logiquement dénoncé la mesure. Christian Jacob, chef de file des députés UMP évoque ainsi le "massacre de l'un des derniers piliers de solidarité".

Le député PS des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, a lui réagi sur Twitter en affirmant que "la famille, dernier rempart à la crise sociale et économique qui touche notre société" est "victime de l'idéologie socialiste".

Au niveau de la majorité, la mesure a fait grincer des dents Benoît Hamon. L'ancien ministre a ainsi déclaré sur BFMTV que "cette solution n'a pas [sa faveur]". "Je suis attaché à l'universalité des droits", a-t-il ajouté.

J.M.