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Alstom: Montebourg charge Hollande et Macron

Arnaud Montebourg regrette le "mariage" entre Alstom et Siemens.

Arnaud Montebourg regrette le "mariage" entre Alstom et Siemens. - Bertrand Guay - AFP

L’ancien ministre de l’Économie a dénoncé le mariage entre le groupe français et Siemens, évoquant la passivité de François Hollande dans ce dossier, tout en n’épargnant pas Emmanuel Macron.

Plusieurs mois après son départ de l’Élysée, les oreilles de François Hollande continuent de siffler. Et plus particulièrement lorsque deux nouveaux fleurons de l’industrie française sont en passe de changer de pavillon.

Dans Le Monde, ce jeudi, c’est Arnaud Montebourg qui mène la charge contre la politique industrielle de l’ancien chef de l’État. L’ex-locataire de Bercy y fustige la "trahison" des dirigeants d’Alstom lors de la vente de ses activités énergie à l’américain General Electric.

Mais aussi, et surtout, l’attitude du pouvoir en place: "Ils ont vendu nos turbines, pièces industrielles stratégiques pour notre indépendance énergétique, nucléaire et militaire. Il ne s’est pas trouvé un président ou un Premier ministre pour m’autoriser à bloquer cette manœuvre, alors que mon équipe et moi avions forgé les armes pour précisément pouvoir dire non".

"On n’est quand même pas au Venezuela !"

Arnaud Montebourg raconte également avoir élaboré une solution alternative comprenant une alliance avec…Siemens. "À Bercy, dans mon bureau, le patron de Siemens, Joe Kaeser, (...), avait dessiné sa proposition sur une page A4 divisée en deux colonnes: 'Vous nous vendez l’énergie sauf le nucléaire que vous gardez et, en contrepartie, je vous vends le ferroviaire et la signalisation. Nous faisons deux Airbus de taille mondiale, l’un dans le ferroviaire à direction française, l’autre dans l’énergie à direction allemande", indique l’ex-ministre.

Arnaud Montebourg aurait alors soumis cette proposition à François Hollande et Emmanuel Macron, alors secrétaire général adjoint de l’Élysée. Ce dernier aurait balayé l’hypothèse d’un revers de main en déclarant: "On n’est quand même pas au Venezuela !"

Pour éviter qu'Alstom ne passe sous pavillon allemand, l'ex-ministre du Redressement productif appelle le gouvernement à nationaliser l'entreprise."Il n’est pas trop tard pour nationaliser Alstom, en prenant position dans le capital de la nouvelle entité", assure-t-il.

Y.D.