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Montebourg a reçu du soutien de patrons d'entreprise

Le ministre de l'Economie a confirmé ce 25 août "reprendre (sa) liberté".

Le ministre de l'Economie a confirmé ce 25 août "reprendre (sa) liberté". - BFMTV

Lors de sa conférence de presse puis au journal télévisé de TF1, l'ex-ministre de l'Economie a assuré, ce 25 août, que son désaccord avec les orientations économiques du gouvernement ne portait pas sur le soutien aux entreprises.

Arnaud Montebourg n'est plus patron de Bercy. Mais il continue de soutenir "un gouvernement avec lequel j'ai eu des désaccords", a-t-il affirmé ce 25 août dans le Journal télévisé de TF1.

A l'occasion de cette seconde prise de parole parole de la journée, il a assuré que la séparation s'était faite "à l'amiable". Et que, s'il n'avait "pas eu de contact avec le chef de l'Etat aujourd'hui", il s'attendait à avoir des nouvelles de François Hollande "dans les heures qui viennent". 

Des patrons déplorent son départ

Le ministre dont la liberté de ton a outrepassé la patience du Premier ministre Manuel Valls a reconnu que le désaccord avec les choix économiques du gouvernement était "important".

Mais en aucun cas ces divergences ne portent "sur l'aide aux entreprises", a-t-il assuré. Pour lui, il fallait simplement, soutenir le pouvoir d'achat des ménages en même temps que les marges des entreprises.

D'ailleurs, il affirme avoir "reçu beaucoup de messages de félicitations, d'encouragement, de soutiens et même de déploration de mon départ de patrons d'entreprises"

Un départ officiel de Bercy

Un peu plus tôt, depuis le siège du ministère de l'Economie et des Finances, il a formulé un discours en forme d'adieu à la politique. Il a ainsi annoncé qu'il quittait son poste, et qu'on ne l'avait pas retenu.

"C'est avec la fierté du devoir accompli, avec le sens des responsabilités qui m'ont été confiées que j'ai indiqué cet après-midi à Monsieur le Premier ministre, que s'il jugeait (...) que mes convictions étaient contraires aux orientations du gouvernement, je croyais nécessaire de reprendre ma liberté, tout comme il accepte de me la rendre".

Des critiques renouvelées de l'austérité

Avant cette annonce, il a longuement rappelé son opposition aux choix économiques de la France et de l'Europe.

"La France et l'Europe vivent une crise sans précédent depuis 2009. Une crise dont le reste du monde est totalement sorti". L'économie de l'Hexagone "est à l'arrêt, et le chômage continue sa dangereuse progression pendant que partout ailleurs, il baisse"

La faute aux "politiques d'austérité absurdes qui continuent d'enfoncer la zone euro dans la récession et bientôt la déflation", a-t-il estimé. 

Un débat nécessaire

Sa liberté de ton lui a coûté son poste. Qu'importe, il a encore estimé que le débat était nécessaire en démocratie, et qu'il relevait de son rôle de le faire naître. Tout comme "de faire arbitrer les solutions alternatives qui me paraissent modérées, équilibrées, raisonnables, et compatibles avec les grandes orientations jusqu'ici décidées"

Merci à ses soutiens

Le trublion du gouvernement a enfin remercié ceux qui ont adhéré publiquement à ses critiques, Aurélie Filippetti, ministre de la culture, et Benoît Hamon, ministre de l'Education nationale, à qui il a adressé ses "remerciements pour leur soutien et leur affectueuse solidarité et engagement dans l'épreuve. Ils ont eux-aussi fait le choix de leurs convictions et de leurs idéaux. Je vous embrasse tous deux"

"La crainte de perdre ce que l'on a nous empêche d'atteindre ce que l'on est", a assené le ministre, citant Saint Augustin.

Un avenir aux champs et aux charrues

"Que vais-je faire de cette liberté retrouvée?", a demandé le partant, qui avait fait savoir qu'il ne répondrait à aucune question de journalistes. "Je vais prendre exemple sur Cincinnatus, ce général romain qui préféra quitter le pouvoir pour retourner à ses champs et à ses charrues: je vais, puisque je n'ai pas de mandat, et ne m'apprête pas à en solliciter d'autres, retourner travailler parmi les Français, comme eux".

Il continuera en outre "à défendre, là où je serais, ce que je crois être juste pour la France". Et en premier lieu "bien sûr, vous vous en doutez, le Made in France".

N.G.