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Arnaud Montebourg: " il y a des dérives dans l'activité des autoentrepreneurs"

Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, était l'invité de BFMTV ce 3 juin

Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, était l'invité de BFMTV ce 3 juin - -

Invité de BFMTV et RMC, ce lundi 3 juin, le ministre du Redressement productif est revenu sur les sujets d'actualité économiques: réforme du statut des antoentrepreneurs, avenir de Goodyear, rémunération des dirigeants, niveau de l'euro.

Le ministre du Redressement productif est revenu sur la polémique en cours concernant la réforme du statut des autoentrepreneurs. "On a besoin des autoentrepreneurs. Le gouvernement n'a jamais voulu supprimer ce statut, mais l'encadrer". Il a pourtant ajouté: " il y a des dérives" dans cette activité. Par exemple, certains autoentrepreneurs ne paient pas d'assurance". Les particuliers qui recourent à leurs services risquent donc d'être connaître des déconvenues en cas de sinistres.

Autre critique du ministre: derrière le statut d'autoentrepreneur, il y a "du salariat déguisé", a estimé Arnaud Montebourg.

Proposition de loi sur les assemblées générales

A propos du refus du gouvernement de légiférer sur les rémunérations des dirigeants de grandes entreprises, il a affirmé : "je pense que les assemblée générales peuvent le faire".

Il a cependant rappelé que, dans l'opposition, il avait déposé une proposition de loi "pour obliger les assemblées générales à se prononcer sur les rémunérations". Il ne serait pas contre que le gouvernement Ayrault reprenne à son compte cette proposition...

Goodyear doit aider le gouvernement

Alors que l'usine Goodyear d'Amiens-nord, menacée de fermeture, est occupée, ce lundi 3 juin, par des salariés, Arnaud Montebourg a lancé : "cela fait 6 ans que ce conflit dure (..) Goodyear doit aider le gouvernement à trouver un repreneur pour un site qui emploie 1.000 salariés". Il a précisé ainsi sa pensée : " Goodyear doit ajuster ses conditions pour que les repreneurs soient aidés". Or, jusqu'à présent, les conditions avancées par celui-ci "étaient trop strictes", a estimé le ministre.

Il a cependant reconnu que toute l'activité du site n'est pas viable, en particulier la fabrication de pneus de tourisme, alors que celle de pneus agricoles pourrait l'être. "Mais je ne peux pas faire croire n'importe quoi aux salariés. S'il n'y a pas de repreneur, il vaut mieux préparer un plan social".

L'euro est trop haut

Enfin, Arnaud Montebourg est revenu sur les questions européennes. Il a une nouvelle fois dénoncé "la multiplication des plans d'austérité en Europe". Il a mis en cause la Commission de Bruxelles " qui n'a aucune légitimité". En revanche, "c'est la gauche qui mène la bataille de la croissance en Europe, en particulier en Allemagne", s'est-il félicité.

Il a aussi critiqué commune à son habitude la politique de l'euro fort de la Banque centrale européenne, alors que son président, Mario Draghi, doit s'exprimer jeudi prochain.

P.C