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Economie et Social

Assurance-chômage: "On a réformé peut-être un peu vite ", concède Marie Lebec (LREM)

Invitée dans l'émission 12H L'Heure H ce jeudi, la vice-présidente du groupe LREM à l’Assemblée nationale reconnaît que la réforme de l'assurance-chômage a certes été mise en place un "peu vite" mais qu'elle était, dans l'absolu, "nécessaire".

L'ancienne rapporteure de la loi Pacte et vice-présidente du groupe LREM ne passe pas par quatre chemins dès lors qu'il s'agit de défendre la réforme de l'assurance-chômage. Notamment en ce qui concerne le moment de sa mise en place.

De fait, au-delà des ajustements que la réforme contient et que conteste largement la classe syndicale, nombreuses sont les voix à s'élever contre le moment choisi pour la déployer. Des voix qui estiment que, compte tenu des divers mouvements sociaux que connait la France depuis un an, le fait d'aborder un tel chantier s'avérait tout sauf judicieux.

Question de timing

"Si on attend le contexte favorable, le meilleur moment possible, on peut passer notre temps à décaler les réformes", rétorque Marie Lebec. "On a une bonne dynamique de la création d'emplois. On a un chômage qui est au plus bas depuis 2001. Il faut que l'on continue (..) Il faut aussi qu'on trouve les moyens d'inciter les gens à reprendre un emploi. Et ça, ça passe par la formation (…) Cela passe aussi par des modalités différentes d'assurance-chômage".

Pour défendre, par ailleurs, le timing de cette réforme perçue comme particulièrement "dure" voire "punitive" d'un point de vue social selon le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger notamment, la vice-présidente du groupe LREM rappelle que même si les réformes élaborées ont une vision à long terme, elles sont prises dans un laps de temps qui se révèle, au final, assez court: celui du mandat présidentiel.

"Un mandat, c'est très court, c'est cinq ans. On n'a pas forcément le temps d'attendre qu'une réforme porte ses fruits pour conduire la suivante, sinon on est assez vite paralysé", soutient Marie Lebec. Ce d'autant plus, précise-t-elle, que "le contexte économique de la France est bon. Il y a des emplois qui sont créés. Il y a des départements qui sont en recherche d'emplois (…) Il faut que l'on lutte contre les contrats courts, les CCD d'usage".

Ajuster a posteriori

Selon elle, il sera toujours temps d'adapter cette réforme en temps voulu dans le cas où les dispositifs ne se révèleraient finalement "pas bons", pointe-t-elle. "Mais je suis persuadée qu'il faut que nous nous saisissions du contexte économique positif dans laquelle la France se trouve pour justement conduire des réformes qui peuvent paraître parfois un peu difficiles", mais qui répondent aux besoins de la société.

Et de conclure: "On avait un agenda qui était assez clair. On a dit: 'il faut assouplir le cadre du marché du travail, parce que c'était un frein pour les salariés et pour les entreprises. Il faut redonner de la compétitivité aux entreprises, abaisser l'impôt sur les sociétés'. Il fallait réformer la formation et l'assurance-chômage parce que ça faisait partie des grands enjeux aussi de notre politique (…) C'est une réforme d'équilibre qui correspond finalement au modèle économique (…) Peut-être qu'on a réformé un peu vite dans un premier temps, mais parce que l'on avait aussi une opportunité. On avait une forme d'adhésion".