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Austérité : le FMI conseille à la France de lever le pied

Le FMI conseille moins d'austérité et plus de réformes. Il félicite la France pour le crédit d'impôt aux entreprises ou encore l'accord sur l'emploi.

Le FMI conseille moins d'austérité et plus de réformes. Il félicite la France pour le crédit d'impôt aux entreprises ou encore l'accord sur l'emploi. - -

Dans son dernier rapport, le FMI invite la France à mettre un frein à sa politique d’austérité pour relancer la croissance. Un rétropédalage dont se félicite une partie de la gauche.

Plus de réformes et moins d’austérité : dans son rapport annuel, publié lundi, le Fond monétaire international conseille à la France de mettre un frein à sa politique d'austérité pour soutenir davantage la reprise économique. « D'ici la fin 2013, le gouvernement aura réalisé aux deux tiers l'effort entrepris en 2011 pour stabiliser les déficits. Étant donnés ce bilan et le caractère toujours hésitant de la reprise, le gouvernement devrait ralentir le rythme de l'ajustement », argumente le FMI qui recommande par ailleurs de jouer davantage sur une diminution des dépenses publiques que sur les augmentations d'impôts.
Le Fonds monétaire international appelle également Paris à poursuivre les réformes des retraites, du marché du travail et à ouvrir davantage à la concurrence les marchés de biens et services. En parallèle, il souligne des progrès : le crédit d'impôt aux entreprises ou encore l'accord sur l'emploi.

« Ça conforte la France »

« C’est une forme de rétropédalage », note Henri Sterdyniak, économiste à l'OFCE (Office Français des Conjonctures Economiques). « En 2011, le FMI avait fortement poussé tous les pays à mettre en œuvre des politiques d’austérité violentes et simultanées, puis il s’est rendu compte que ça brisait la croissance, particulièrement dans la zone euro, et aujourd’hui il s’inquiète de la situation de la zone euro : il y a eu une croissance négative l’année dernière et cette année, et la croissance n’est pas assurée pour 2014. Ça conforte aussi bien la France et tous les pays européens qui voulaient éviter de devoir donner constamment des tours de vis ».

« Le FMI a le cul entre deux chaises »

Mais pour une partie de la gauche, il faut maintenant aller plus loin. Raquel Garrido est la porte-parole internationale du Parti de gauche et estime que le FMI commence à reconnaître ses erreurs. « Le FMI a le cul entre deux chaises, car il n’ose pas remettre en cause sa propre politique. Ça fait 30 ans que sur tous les continents, ils disent de se serrer la ceinture et ils vont d’échec en échec. Ils ont eux-mêmes reconnu leur échec récemment en Grèce où ils ont expliqué noir sur blanc que la saignée à laquelle ils ont soumis la Grèce a été néfaste et maintenant, ils commencent à reculer. Maintenant, il faut qu’ils reculent carrément et nous devons en France être l’exemple d’une économie qui repart par une relance de l’activité et de l’investissement, et non par la contraction ».

Mathias Chaillot avec Victor Joanin