BFM Business
Economie et Social

Baisse de l’impôt sur le revenu : qui sera concerné ?

L'impôt sur le revenu devrait baisser pour 15 millions de foyers dès 2020

L'impôt sur le revenu devrait baisser pour 15 millions de foyers dès 2020 - AFP

Au lendemain de la conférence de presse d’Emmanuel Macron, les membres du gouvernement ont assuré le service après-vente en détaillant les mesures fiscales annoncées.

La mesure était attendue, connue, elle est désormais confirmée. Pour répondre à la grogne sociale, le gouvernement concède une baisse sensible de l’impôt sur le revenu, pourtant payé que par la moitié des Français…

Ce vendredi, Bruno Lemaire et Gérald Darmanin, respectivement ministre de l’Economie et ministre des Comptes publics, ont donc assuré la séquence explicative pour détailler les mesures annoncées.

Concrètement, la baisse de l’impôt sur le revenu sera de l’ordre de 5 milliards d’euros et concernera 15 millions de foyers fiscaux dès 2020. En guise de première mesure, Bruno Le Maire a indiqué qu’il souhaitait « adoucir l'entrée dans l'impôt sur le revenu », une entrée qu’il considère comme étant actuellement « trop brutale » et « dissuasive ». Surtout pour les personnes qui renouent avec une activité.

Le gouvernement entend que la réduction d'impôt se concentre essentiellement sur la première tranche de l'impôt (les foyers taxés à 14%) mais aussi de la deuxième tranche (30%).

Rappelons que cinq tranches progressives d’imposition sur le revenu allant de 0 à 45% existent actuellement. 16,3 millions de foyers fiscaux doivent s’en acquitter sur un total de 38,3 millions.

De son côté, Gérald Darmanin, a déclaré ce vendredi qu’il s’agira au global « d'une baisse de près de 10% pour chacun des Français qui paye l'impôt sur le revenu, à l'exception des plus riches d'entre eux ». Qui payent pourtant l’essentiel de cet impôt…

Première et deuxième tranches concernées

Pour financer ce coup de pouce, il est prévu que la baisse en question soit « intégralement compensée par une réduction des dépenses ». Ce que n’a pas manqué de confirmer le ministre des Compte publics : « Le président de la République a fixé un principe dont je me porte garant : chaque euro de baisse d'impôt sur le revenu doit être financé par un euro de baisse de la dépense publique », a-t-il précisé, promettant dans la foulée de faire en sorte que « le déficit public et la dette ne montent en flèche ».

La veille, le chef de l’Etat avait, de son côté, annoncé que les mesures engagées seraient notamment financées par une baisse des niches fiscales pour les entreprises. Techniquement, il est prévu que les parlementaires, qui planchent déjà sur le sujet, s’appuient aussi sur les travaux de la Cour des comptes.

Dans le budget 2019, les deux plus importantes niches fiscales pour les entreprises sont le crédit d'impôt compétitivité (près de 20 milliards d'euros) et le crédit d'impôt recherche (6,2 milliards).

Côté retraites, outre la réindexation des pensions sur l’inflation pour tous les retraités, a été annoncé la mise en place d'un « minimum contributif » des retraites de 1 000 euros par mois. Ce dernier devrait être instauré au même moment que la réforme des retraites actuellement en projet.

L’objectif étant de la déployer à la fin du quinquennat, précisait vendredi matin Gérald Darmanin. Et de conclure : « C'est une très belle mesure mais un peu complexe… Elle concernera tant les nouvelles retraites que les très basses pensions » actuellement perçues.

Julie COHEN-HEURTON