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Financement des partis politiques: vers une "banque de la démocratie"

Le ministre de la Justice a dévoilé ce jeudi un ambitieux projet de moralisation de la vie publique. François Bayrou propose notamment la création d'une "banque de la démocratie" pour financer les partis.

Quelques semaines après une campagne présidentielle marquée par le scandale Fillon et en pleine affaire Ferrand, le ministre de la Justice François Bayrou a dévoilé jeudi les grandes lignes de la future loi de moralisation de la vie politique. Outre les mesures promises pendant la campagne d'Emmanuel Macron, comme le non-cumul des mandats, le ministre a évoqué une nouveauté concernant le financement public de la vie politique: la création d'une "banque de la démocratie".

François Bayrou a assuré avoir "fait l'expérience assez souvent, comme bien des dirigeants de partis politiques des démarches parfois humiliantes à l'égard de banques privées, et (…) du fait qu'une banque privée ait le droit de vie ou de mort sur un parti politique".

"Il faut un soutien à l'activité des partis pour que la démocratie soit vivante", a considéré le ministre de la Justice. Concrètement donc, cette "banque de la démocratie" deviendra l'interlocuteur financier des partis politiques. "Elle sera adossée, un peu comme la banque publique d'investissement, à la caisse des dépôts et des consignations" et "aura pour mission de financer la vie publique", a expliqué François Bayrou.

Un sujet brûlant

Actuellement, "les emprunts constituent l'essentiel des ressources propres utilisées par les candidats pour couvrir les dépenses", soulignait en février le député René Dosière, fameux scrutateur des dépenses publiques et fervent défenseur de la moralisation de la vie politique. Il se félicitait alors que le texte qu'il rapportait -qui oblige les partis à dévoiler les montants et conditions de leurs emprunts et l'identité des prêteurs- vienne d'être voté par l'Assemblée.

Le sujet du financement des partis est brûlant, entre l'enquête sur le financement de la campagne de Marine Le Pen qui viendrait de Russie, et la dénonciation par le FN du refus systématique de prêt que lui opposent les banques traditionnelles. D'où le lancement ce jour de son "Emprunt patriotique".

Nina Godart