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Benoît Hamon:"le Medef, c'est le syndicat qui dit non à tout"

Benoît Hamon était l'invité de BFMTV et RMC ce 24 octobre.

Benoît Hamon était l'invité de BFMTV et RMC ce 24 octobre. - -

Invité de BFMTV ce 24 octobre, le ministre délégué à l'économie sociale et à la consommation a justifié la politique du gouvernement démentant des reculs dans les réformes. Il s'est aussi déclaré hostile à l'ajournement de l'écotaxe poids-lourds.

Ministre en charge de la consommation et de l'économie sociale et solidaire à Bercy, mais aussi porte-parole de la gauche du PS, Benoît Hamon était l'invité de BFMTV et RMC, ce jeudi 24 octobre.

Pour lui, il n'y a pas eu de recul du gouvernement ces derniers temps. "On n'a pas reculé, on a changé de pieds". Il a pris comme exemple le report de la taxe sur l'excédent brut d'exploitation (EBE) des entreprises remplacée par une surtaxe à l'impôt sur les sociétés. Aucun recul en revanche selon lui sur la mise en place d'une action de groupe pour les consommateurs alors que de nombreux groupes de pression souhaitaient son abandon.

Sur la hausse de la TVA concernant les transports en commun, il a eu cependant du mal à justifier la position gouvernementale. Il faut bien financer les investissements d'avenir, a-t-il estimé. "Notre arbitrage, c'est tout pour l'emploi", même s'il reconnaît que "des mesures fiscales peuvent déplaire aux Français".

A l'inverse, il a défendu l'encadrement des loyers prévu dans le projet de loi Duflot: "ce qui me préoccupe, ce sont les locataires pas les agents immobiliers ni le Conseil d'analyse économique qui critique cette mesure".

2 à 3 euros d'investis pour 1 euro d'écotaxe

Sur le dossier brûlant de l'écotaxe poids-lourds, il s'est déclaré hostile à l'ajournement de la mesure comme le réclament des élus socialistes bretons. "Je suis Breton et pourtant je ne suis pas d'accord avec eux. Pour 1 euro prélevé par la taxe, 2 à 3 euros seront ramenés pour financer les infrastructures bretonnes", a-t-il expliqué. "La responsabilité du politique, c'est penser au coup d'après".

Concernant la taxe à 75% devant toucher les clubs de foot, il s'est déclaré favorable à la taxation même s'il a confié que le dossier "serait peut-être tranché différemment", une réunion étant prévue la semaine prochaine entre François Hollande et les patrons de clubs.

Oui à l'obligation d'informer les salariés

Enfin, il est revenu sur sa future loi imposant une obligation d'information des salariés des PME en cas de cession de leur entreprise. "Pourquoi ce qui existe déjà dans les entreprises de plus de 50 salariés ne le serait pas pour celles de moins de 50 ? Comment justifier cette inégalité ? "

A ce sujet, il a mis en cause l'attitude du patronat, très hostile à cette mesure. "Le Medef, aujourd'hui c'est le syndicat qui dit non à tout sans proposer de solutions", a-t-il lancé. Ambiance.

P.C