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Economie et Social

Bercy : pas de primes pour les fonctionnaires

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- - ERIC PIERMONT / AFP

C'est une fin de non recevoir de Bercy. Les principaux syndicats de la fonction publique ont été reçu ce matin à ministère des Finances. Ils réclamaient des coups de pouces en faveur du pouvoir d'achat, comme dans le privé. Mais difficile pour l'Etat d'aller plus loin.

Les fonctionnaires n'ont pas eu gain de cause. Bercy n'étend pas la prime exceptionnelle à la fonction publique pour des raisons budgétaires. Une prime de 1000 euros totalement défiscalisée versée aux 2,5 millions de fonctionnaires d'Etat, aurait coûté 2,5 milliards d'euros ! Cinq milliards d'euros si un tel dispositif était aussi appliqué aux hôpitaux et collectivités locales. Impensable pour l’Etat de prévoir une telle dépense, au moment où il fait voter en urgence des nouvelles mesures en faveur du pouvoir d’achat, qui vont coûter 10 milliards d’euros.

Bercy ne veut plus ouvrir les vannes en grand

La crise est d’une telle ampleur, que le gouvernement a décidé de laisser filer le déficit. Avec une dette qui pourrait toucher en 2019 le seuil très symbolique des 100 % du PIB. Si c’est le prix à payer pour tenter de sortir de la crise des gilets jaunes, à Bercy, désormais, on ne veut plus ouvrir les vannes en grand. C’est le message qui a donc été passé ce vendredi matin aux syndicats de fonctionnaires.

L'exécutif souligne qu'ils pourront bénéficier de certaines des nouvelles mesures en faveur du pouvoir d'achat, comme les heures supplémentaires défiscalisées ou encore l'élargissement de la prime d'activité, qui profitera à 12 % des fonctionnaires, contre 8 % aujourd’hui.

Colère des syndicats

"Le gouvernement n'a pas pris la mesure du malaise qui s'exprime dans la Fonction publique", ont fait savoir à l'issue de la réunion, les organisations syndicales de la fonction publique. Il n'y a "pas d'espace de négociation" ni "aucune concertation possible", a tempêté Jean-Marc Canon de la CGT, premier syndicat de la fonction publique, exprimant à l'AFP son "fort mécontentement". Le secrétaire d'Etat a décliné des "annonces humiliantes pour les fonctionnaires", a fustigé Christian Grolier, de FO-Fonction publique, (3e syndicat), qui espère une "mobilisation la plus large possible" d'ici à "fin janvier, début février 2019". 

De son côté, le gouvernement craint que le geste salarial qu'il vient d'accorder aux policiers ne suscite des envies. Que ce soit chez les enseignants ou parmi le personnel hospitalier, les revendications catégorielles se multiplient. Gérald Darmanin ne leur ferme pas totalement la porte. Mais il conditionne d'éventuels coups de pouce à une réforme en profondeur de la fonction publique.