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Le blocage s'étend dans le ciel français

A l'aéroport de Strasbourg. Les trois aéroports parisiens et ceux du nord de la France resteront fermés jusqu'à lundi 8h00 en raison du nuage de cendres volcaniques venu d'Islande. Les aéroports de Grenoble et Bordeaux sont également fermés depuis 16h00 s

A l'aéroport de Strasbourg. Les trois aéroports parisiens et ceux du nord de la France resteront fermés jusqu'à lundi 8h00 en raison du nuage de cendres volcaniques venu d'Islande. Les aéroports de Grenoble et Bordeaux sont également fermés depuis 16h00 s - -

PARIS - Le blocage du ciel français s'est étendu samedi avec la fermeture des trois aéroports de Paris et de ceux la moitié nord du pays jusqu'à...

PARIS (Reuters) - Le blocage du ciel français s'est étendu samedi avec la fermeture jusqu'à lundi matin de la plupart des aéroports en raison du nuage de cendres volcaniques venu d'Islande.

Les 26 aéroports situés au nord d'un axe Nantes-Lyon, dont les trois parisiens - Roissy, Orly et Le Bourget - devaient interrompre leur trafic jusqu'à lundi matin 8h00.

Les aéroports de Grenoble et Bordeaux ont également fermé à partir de samedi 16h00 et ceux de Nice et Marseille fermeront dimanche à partir de 6h00, a annoncé la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) samedi soir.

En revanche, les aéroports du sud-ouest de la France restent ouverts au sud d'une ligne Agen-Marseille et notamment Toulouse, Montpellier, Pau, Tarbes, Biarritz et Perpignan, précise-t-elle dans un communiqué.

Les premières fermetures d'aéroports jusqu'à lundi avaient été annoncées à la mi-journée par le Premier ministre, François Fillon, lors d'une réunion de crise avec les ministres et responsables d'organismes concernés.

Matignon a annoncé parallèlement une "veille quotidienne" sur la qualité de l'air et la situation sanitaire, tout en assurant que le nuage de cendres volcaniques ne posait dans l'immédiat "pas de risques pour la santé".

Aucun responsable n'a indiqué pour le moment combien de temps cette situation, qui paralyse une grande partie du ciel européen, allait durer.

Une étude sera menée au niveau européen pour mieux connaître l'impact des cendres crachées par les volcans sur les moteurs d'avions, a précisé le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo.

La situation est aggravée en France par le chassé-croisé des vacances de printemps, déjà compliqué par une grève qui s'éternise à la SNCF.

LES AÉROPORTS MILITAIRES MOBILISÉS ?

François Fillon a précisé que les passagers voyageant sur les compagnies aériennes européennes ont notamment droit au remboursement de leur titre de transport ou au réacheminement par leur compagnie.

Les tour-opérateurs ont demandé au gouvernement de les aider à rapatrier leurs clients bloqués à l'étranger.

Dans un premier temps, le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau a répondu que ce n'était "pas l'affaire du gouvernement".

"Qu'ils prennent leurs responsabilités. Il faut que les tour-opérateurs qui sont bien contents de trouver leurs clients pour les faire vivre s'occupent de leurs clients, de leur accueil et de leur rapatriement", a-t-il dit sur Europe 1.

Mais son ministre de tutelle, Jean-Louis Borloo, qui a tenu dans l'après-midi une réunion avec les professionnels concernés, a indiqué qu'il étudiait la possibilité de mobiliser des aéroports militaires pour augmenter les capacités de rapatriement de voyageurs.

Il a précisé que le gouvernement voulait permettre aux aéroports du sud du pays "raisonnablement disponibles dans les jours qui viennent" - Toulouse, Bordeaux, Lourdes, Tarbes, Pau, Biarritz - et à des aéroports militaires en cours de validation "d'augmenter leurs capacités".

En outre, Jean-Louis Borloo entend mettre en place "un pilotage unique des conditions de retour de passagers à l'étranger."

"Un autre groupe de travail se réunira en début de semaine afin d'expertiser les conséquences économiques sur les secteurs touchés", précise-t-il dans un communiqué.

Un débat est lancé au niveau européen sur le principe de force majeure invoqué par une partie des professionnels, considérant qu'ils n'ont pas à prendre en charge les frais supplémentaires de leurs clients bloqués.

"Tout ça fera l'objet de contestations, y compris peut-être devant la justice. Mais nous n'en sommes pas là", a dit Dominique Bussereau sur Europe 1.

Les cendres volcaniques rejetées par le volcan islandais contiennent des particules de verre et de roche pulvérisée qui peuvent endommager les moteurs et le fuselage des appareils.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), on ne peut pas exclure que ce nuage pose des problèmes aux personnes souffrant de difficultés respiratoires.

Gérard Bon, édité par Gregory Schwartz