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Blocages des ports français: une "poignée d'irresponsables pénalisent l'économie du pays", juge TLF Overseas

Au 13e jour de blocage, Herbert de Saint Simon, président de l'union professionnelle du secteur, affiche sa grande inquiétude et dénonce l'inertie du gouvernement.

La situation devient très compliquée pour les ports français et leurs clients après 13 jours de blocage. Les pertes commencent à devenir sévères: 100 millions d'euros pour le port de Marseille, 150 millions pour celui du Havre et des armateurs et des chargeurs qui ne veulent plus travailler avec les ports français. Des milliers de tonnes de marchandises sont par ailleurs bloqués.

Une situation inacceptable pour Herbert de Saint Simon, président de TLF Overseas au micro de Good Morning Business. "Il y a une poignée d'irresponsables parce que à l'échelle du pays, quelques centaines de dockers c'est une poignée qui pénalisent l'ensemble de l'économie du pays. Un port, c'est le poumon économique d'un pays. Quand un port ne fonctionne pas, bien sûr la filière concernée que je représente est pénalisée mais tous nos clients: les industriels, les grands magasins, les centres de pièces de rechange, tout ça c'est pas approvisionné. Donc c'est vraiment irresponsable de la part de ceux qui conduisent ce mouvement". Et de dénoncer "la CGT (qui) est monopolistique sur la plupart de nos grands ports".

Surtout que "la filière maritime était en train de regagner un peu de confiance suite aux incidents et aux mouvements qu'on avait connu ces dernières années lors des réformes portuaires. On a l'impression que tous nos efforts sont anéantis (...) Si je me met à la place d'un grand armateur, d'un grand chargeur, d'un grand logisticien, s'il doit définir quel sera son point d'entrée en Europe sur ses flux intercontinentaux, comment va-t-il considérer demain les ports français?" 

Le responsable dénonce également l'inertie du gouvernement qui a fait "un aveu d'impuissance à enrayer ce mouvement, impuissance à se projeter dans l'avenir pour faire en sorte que ça ne se reproduise pas et impuissance à compenser pour l'instant les pertes financières gigantesques que la filière et nos clients chargeurs ont encouru ces dernières semaines ". 

"On attend des actes et une prise de conscience matérialisée par des actes", insiste Herbert de Saint Simon. "La libre circulation des personnes et des marchandises (...) est-ce que ce n'est pas de la responsabilité de l'Etat?". "Et à moyen terme, il faut qu'on se mobilise tous, Etat y compris pour faire en sorte que tout ça ne se reproduise pas".

Olivier Chicheportiche