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Borne: "Je fais des avancées, les syndicats, eux, n'ont pas changé leur position"

Élisabeth Borne, ministre des Transports, était l'invité de BFMTV-RMC. Elle déplore cette grève qui vient de débuter.

"Le trafic est très perturbé". La SNCF débute sa grève d'un nouveau genre, un mouvement en pointillé qui consiste à débrayer deux jours sur cinq pendant trois mois. Une situation qu'Élisabeth Borne, ministre des Transports, déplore sur BFMTV-RMC. "Je pense d'abord aux usagers".

Elle a tenu à rappeler que "la SNCF est une entreprise publique et elle le restera. On ne va pas fragiliser le service public. On ne remet pas en cause le statut, les cheminots actuellement à la SNCF garderont le statut". Pour elle, "cette réforme il faut la mener". Et la ministre affirme: "On la mènera jusqu'au bout. Le gouvernement tiendra bon, dans l'écoute, la concertation, le dialogue".

Le gouvernement a fait des annonces

Car ce que déplore surtout la ministre, c'est le timing des syndicats. "J'ai annoncé deux mois de concertation. On est à mi-chemin. J'ai annoncé des annonces vendredi. Je suis dans une posture de dialogue. J'ai annoncé des avancées importantes, le débat démarre cet après-midi à l'Assemblée nationale. Les syndicats doivent poursuivre le dialogue". Et Elisabeth Borne ajoute: "Je fais des avancées, les syndicats, eux, n'ont pas changé leur position".

En effet, vendredi dernier, le gouvernement a fait quelques annonces. La ministre avait précisé le calendrier de l'ouverture progressive à la concurrence et seules les régions seront concernées dans un premier temps, à l'exception de l'Ile-de-France. Elles pourront organiser des appels d'offre à partir de décembre 2019, mais aussi continuer d'attribuer directement des contrats à la SNCF jusque fin 2023, pour une durée maximale de dix ans. L'ouverture sera étendue aux TGV à partir de décembre 2020. La ministre du Travail avait également fait un geste vis-à-vis des syndicats. Elle avait ainsi indiqué que le gouvernement n’aurait pas recours aux ordonnances pour transcrire l’ouverture du rail à la concurrence dans la loi, mais via des amendements.

La dette toujours en question

Concernant la dette, Élisabeth Borne a réaffirmé qu'elle "menace le système ferroviaire. L'État prendra sa part sur cette dette". La ministre ne veut pas préciser si le gouvernement compte effacer la dette, "on travaille sur les modalités", mais si tel était le cas, cela ne sera pas suffisant: "Si on efface cette dette, il y a 1,5 milliard d'endettement tous les ans. On doit remettre le système à l'équilibre".

Par ailleurs, la ministre a tenu à rassurer les cheminots sur leur avenir en affirmant le système de retraite ou de santé était en réflexion.

Sur la suppression des petites lignes, Elisabeth Borne l'a réaffirmé: "le gouvernement ne suivra pas les recommandations du rapport Spinetta. (…). L'État est engagé aux côtés des régions pour les remettre en état".

Et enfin, le ministre des Transport a confirmé qu'une "contribution" des transporteurs routiers au financement des infrastructures de transports sera discutée au Parlement.

D. L.