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Brink’s se lance dans l’installation de DAB en France

Le transporteur de fonds américain vise plus spécifiquement les zones rurales. Mais le coût est élevé pour les communes. Le président de Brink’s France, Patrick Lagarde, s’en explique.

Ce sont les collectivités locales qui devront financer l’exploitation de ces distributeurs. Soit 1 500 euros par mois et environ 18 000 euros par an. Pour le PDG de Brink’s France, l’investissement à beau sembler conséquent, notamment pour les plus petites communes, il en vaudrait clairement la chandelle. « Si nous avons développé cette offre, c’est avant tout pour faire écho à un besoin de la population. Nous avons réalisé un sondage montrant que 86% des Français voulaient continuer à utiliser le cash et surtout à garder le libre choix de leurs moyens de paiement », justifie-t-il. Soulignant dans le même temps qu’aujourd’hui « la restructuration du réseau bancaire fait qu’un certain nombre de communes se retrouvent sans distributeur de billets ».

Une offre low cost pour les petites communes

Pour répondre à la demande des communes, Brink’s a décidé de lancer un modèle « low cost » pour s’aligner sur le budget des collectivités de petite taille. « Nous avons noué des partenariats qui visent à abaisser le coût en cherchant un accord pour la domiciliation. Nous avons bâti un modèle dans lequel nous intéressons la commune au débit de la machine. Plus elle débitera, plus elle sera utilisée, et moins la machine coûtera cher à la commune », détaille Patrick Lagarde.

Un problème pour les banques traditionnelles ?

Mais l’offre de Brink’s ne risque-t-elle pas d’accélérer le retrait des banques traditionnelles des zones rurales ? De fait, l’exploitation des DAB leur coûte cher. A cela, Patrick Lagarde répond que les banques restent leurs principaux partenaires et que l’offre de Brink’s s’inscrira en complémentarité. « Nous nous installons là où les banques ne sont plus. Je ne pense pas que cela puisse accroître le départ des banques. Très souvent, ce n’est pas le distributeur de billets qui part, c’est l’agence bancaire et le distributeur de billets suit ».

Reste également l’épineuse question de la commission de retrait dont les banques s’acquittent aujourd’hui (57 centimes par retrait) et qui, selon elles, ne couvre pas les frais d’entretien des distributeurs. S’il n’est pas question que les consommateurs paient les frais en question, rappelle le PDG de Brink’s France, ce sont là encore les communes qui devront s’en charger. « Le tout étant de maintenir un service gratuit et de qualité » pour les consommateurs « alors qu’il est payant dans beaucoup de pays. Il est clair que ce n’est pas simple. C’est la raison pour laquelle les banques doivent réajuster leur parc distributeur. Mais il y a de la place pour un autre modèle ».

Clap de fin pour le cash ?

Pour Patrick Lagarde, s’il est « clair que le cash est concurrencé aujourd’hui par beaucoup d’autres moyens de paiement, il a encore largement sa place. 71% des paiement de moins de 20 euros ont lieu en cash… Je ne crois pas que le cash disparaisse à court terme ».