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Finances publiques

Budget 2014: et si la croissance était plus faible que prévu?

La croissance 2014 fait face à plusieurs menaces

La croissance 2014 fait face à plusieurs menaces - -

Dans un document annexe au projet loi de Finances pour 2014 publié le 1er octobre, Bercy évoque quatre risques pouvant modifier les prévisions de croissance. Parmi eux, une hausse du taux de change ou une flambée du baril de pétrole.

Le gouvernement prend ses précautions. Le projet de Budget 2014, qui doit être débattu à partir du 15 octobre devant l'Assemblée nationale, a été bâti en retenant l'hypothèse d'une croissance de 0,9% pour l'année prochaine. Un scénario jugé crédible par le Haut Conseil des finances publiques, un organe chargé d'évaluer la pertinence des prévisions économiques du gouvernement.

Mais ce scénario est évidemment sujet à risques. Dans le rapport économique social et financier annexé au projet de loi de finances et publié le 1er octobre dernier par Bercy, l'exécutif liste plusieurs aléas susceptibles d'infléchir cette prévision.

> L'appréciation de l'euro

Bercy fait une hypothèse assez forte: une appréciation de l'euro de 10% contre toutes les autres monnaies. Pour prendre un exemple, l'euro se situe actuellement à 1,35 dollar.

Dans ce scénario, l'euro passerait ainsi à 1,48 dollar. Un niveau qu'il n'a plus atteint depuis 2009. Le rapport chiffre un impact pour la croissance négatif de 0,6% du PIB. De plus, 30.000 emplois seraient détruits.

> Une envolée des prix du pétrole

S'inquiétant des répercussions des tensions géopolitiques au Moyen-Orient, le rapport estime que "la hausse des cours du pétrole pourrait s'avérer durable si le conflit syrien engendrait des tensions dans l'ensemble de la région".

Il retient un baril de Brent de la mer du Nord à 130 dollars, alors que le PLF 2014 est bâti sur l'hypothèse d'un baril à 109 dollars. L'impact de cette flambée sur cette croissance serait toutefois modérée (-0,1% du PIB).

> La hausse des taux d'intérêt

Depuis que la Réserve Fédérale américaine (Fed) a annoncé qu'elle songe à ralentir son soutien à l'économie, les taux d'intérêts souverains ont connu une sévère hausse. "Le rythme de sortie des politiques monétaires accommodantes, si la communication était mal calibrée, pourrait donc entraîner une sur-réaction à la hausse des taux d'intérêt, entravant la reprise des économies avancées et fragilisant les économies émergentes (…)", lit-on dans le rapport.

Il formule ainsi un nouveau scénario : une hausse de 100 points de base, c’est-à-dire 1%, "sur les taux d'intérêts à court terme". Il ne précise pas sur quelle échéance porterait cette hausse mais indique qu'elle aurait alors un impact sur les taux longs et sur le taux de change.

La croissance française serait alors amputée de 0,2 points de PIB et 10.000 emplois seraient perdus.

> Une hausse des exportations

C'est le seul aléa à la hausse évoqué par Bercy. Les auteurs du rapport estiment que la hausse de la demande étrangère adressée à la France pourrait être plus rapide que ne le prévoit le PLF "si l'activité rebondissait plus nettement que prévu au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, comme le suggèrent les dernières données d'enquêtes".

Ainsi, dans le cas où la demande mondiale atteindrait dès l'année prochaine son rythme de croissance moyen (+6,4%), la croissance française connaîtrait une hausse supplémentaire de 0,2% en 2014. En outre, 9.000 emplois seraient créés en 2014.

Julien Marion