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Budget 2015: le PRG menace de quitter le gouvernement

Jean-Michel Baylet, le patron des radicaux de gauche, a présenté un "pacte de gouvernement" à Manuel Valls.

Jean-Michel Baylet, le patron des radicaux de gauche, a présenté un "pacte de gouvernement" à Manuel Valls. - Bertrand Langlois - AFP

Le Parti radical de gauche, dernier allié de l’exécutif, exige le retrait de nombreuses mesures, dont la suppression de première tranche d’impôt sur le revenu. Sans quoi, ses membres pourraient quitter le gouvernement.

L’examen du Projet de loi de finances pour 2015, qui débutera mardi 14 octobre à l’Assemblée nationale, pourrait donner des sueurs froides à l’exécutif. Et cette fois, les députés frondeurs du PS ne seront pas la seule source d’inquiétude.

Car le Parti radical de gauche, dernier allié de la majorité gouvernementale, exige désormais le retrait de nombreuses mesures, dont la suppression de la première tranche de l'impôt sur le revenu proposée par Manuel Valls. Faute de quoi, ses membres pourraient quitter le gouvernement.

"Avant de prendre une décision lourde de conséquence, à l'occasion de notre prochain comité directeur (vendredi), le bureau national du parti, à l'unanimité moins deux abstentions, m'a mandaté pour tenter d'élaborer avec vous un pacte de gouvernement qui permettrait, par des engagements clairs et écrits, de reconnaître l'apport radical à la majorité et aussi notre spécificité", écrit ainsi le président du PRG Jean-Michel Baylet à Manuel Valls, dans une lettre que Le Monde a révélée.

Baylet réclame la retenue de l'impôt à la source

Dans ce pacte de majorité, Jean-Michel Baylet pose plusieurs conditions. Il estime d'abord que "la suppression de la 1ère tranche de l'impôt sur le revenu" voulue par Manuel Valls "n'est pas acceptable" car "elle reporte sur moins de la moitié de la population la charge de l'impôt. Les radicaux déposeront un amendement au PLF qu'ils souhaitent voir soutenu par le gouvernement pour revenir à une véritable progressivité de l'impôt, avec un taux très réduit, mais pas à l'exonération totale". Il réclame au passage la mise "en place de la retenue à la source de l'impôt, comme préalable éventuel du rapprochement entre l'IR et la CSG".

Maintien des conseils départementaux

Le patron du PRG demande aussi la "suppression" de quatre mesures de la politique familiale qui "apparaissent comme particulièrement inéquitables : baisse des aides à la garde d'enfant, réduction de la prime à la naissance pour le 2e enfant, décalage de la prime d'accueil au jeune enfant, partage du congé parental".

Sur la réforme territoriale, le PRG constate que "l'évolution des conseils départementaux est envisagée à l'écart de notre formation politique. Cette question prégnante pour l'ensemble de nos militants constitue pourtant la condition sine qua non de la participation du PRG au gouvernement actuel et le maintien d'une quinzaine de conseils départementaux ne saurait remplir l'engagement pris par l'exécutif". Dès lors il réclame "que les conseils départementaux soient conservés dans les 54 départements".

Y.D. avec AFP