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Finances publiques

Budget 2015: Sapin renvoie l'Europe à ses responsabilités

Michel Sapin a appelé l'Europe à prendre ses responsabilité face à la faible croissance dans la zone.

Michel Sapin a appelé l'Europe à prendre ses responsabilité face à la faible croissance dans la zone. - Damien Meyer - AFP

Le ministre du Budget, Michel Sapin, a présenté ce 1er octobre la loi de Finances 2015. Il a estimé que la France "a pris ses responsabilités" en matière budgétaire et que l'Europe devait faire de même.

La France "a pris ses responsabilités", a martelé Michel Sapin, le ministre du Budget ce 1er octobre. A l'occasion de la présentation du projet de loi de Finances pour 2015, il a ensuite enjoint l'Europe à "elle aussi prendre ses responsabilités dans toutes ses composantes" face à la croissance chancelante.

Le ministre a considéré que la BCE avait fait sa part, et que sa remarque valait notamment pour les "pays excédentaires", visant ainsi clairement l'Allemagne.

Les grandes hypothèses sur lesquelles repose le budget de la France pour 2015 ont déjà été dévoilées, notamment un déficit assumé à 4,3% l'an prochain. Pour la Commission européenne, qui se prononcera mi-novembre sur ce budget, la situation est compliquée.

Bruxelles ne peut pas botter en touche

L'Europe est au pied du mur. La vraie question, en effet, n'est pas de savoir ce que la France peut bien promettre en contrepartie de son déficit, mais ce que la Commission européenne peut réellement faire face à ce dérapage.

Si l'on en croit les experts des questions européennes, elle n'a pas vraiment le choix. Pas question de ne rien faire, il en va de la crédibilité des règles budgétaires. Pas question non plus de sanctionner la France.

Bruxelles a bien le pouvoir de retoquer le budget français, mais cette option est politiquement trop sensible. "La Commission ne prendra pas le risque de déstabiliser le gouvernement français et de donner du grain à moudre aux eurosceptiques en rejetant sa copie", assure un député européen.

La Commission n'a en fait qu'une seule option, confirme un économiste. Elle va devoir acter qu'il y a eu des circonstances exceptionnelles. Circonstances qui s'appliqueront ensuite à l'ensemble de la zone euro. Ce qui signifie, concrètement, que la France va créer un précédent. 

Caroline Morisseau avec BFM Business