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Economie et Social

Budget de la sécu: le gel des retraites voté à l'Assemblée

Le gel des pensions de retraites de plus de 1.200 a été adopté à l'Assemblée nationale pour un an.

Le gel des pensions de retraites de plus de 1.200 a été adopté à l'Assemblée nationale pour un an. - -

La mesure la plus controversée du projet de loi de financement de la sécurité sociale, actuellement débattu à l'Assemblée, va finalement passer. Les députés ont rejeté, ce 2 juillet, les amendements de suppression de gel des pensions de retraites de plus de 1.200 euros.

C'était l'une des mesures que rejetaient en bloc les "frondeurs", ces députés socialistes opposés à la politique de Manuel Valls. Finalement le gel pour un an des pensions de retraites de plus de 1.200 euros a été adopté sans heurts par les députés ce 2 juillet.

C'était la dernière grosse mesure du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, actuellement discuté à l'Assemblée nationale. Elle consiste à geler les pensions supérieures à 1.200 euros par mois pendant 18 mois à partir du 1er octobre 2015. La date de revalorisation annuelle des retraites a en effet déjà été repoussée cette année d'avril à octobre à l'occasion de la réforme des retraites.

La moitié des retraités concernés

Ce gel concernerait 8 millions de personnes, soit la moitié des retraités, représenterait un effort de 11 euros par mois. Le montant attendu des économies s'élève à 970 millions d'euros en année pleine.

Les amendements de suppression de ce gel, soutenus par l'UMP, l'UDI, le Front national, le Front de gauche, les écologistes et les socialistes "frondeurs", ont été rejetés par 76 voix contre 53, dont 18 socialistes.

Mobilisés depuis lundi sur ce texte, première mise en œuvre du pacte de responsabilité proposé par François Hollande qu'ils jugent trop favorable aux entreprises, les "frondeurs" socialistes sont à nouveau montés au créneau contre le gouvernement.

Une ligne rouge

Le gel des retraites, "pour beaucoup d'entre nous, c'est une ligne rouge", a estimé le député Christian Paul. "C'est le contraire d'une bonne gestion des finances publiques, c'est une politique de facilité", a ajouté Pierre-Alain Muet, tandis que Jean-Marc Germain jugeait la mesure "totalement incompréhensible".

"Comment un gouvernement dit de gauche peut présenter de telles mesures?", a renchéri la communiste Jacqueline Fraysse alors que l'écologiste Jean-Louis Roumegas jugeait ce gel "inacceptable".

"Faire les poches des retraités pour équilibrer son budget, c'est parfaitement inadmissible", a dénoncé de son côté l'UMP Denis Jacquart.

Le gel n'a été défendu que par les radicaux de gauche et une majorité des socialistes. Pour Michel Issindou (PS), rapporteur de la réforme sur les retraites, le gel épargne les petites retraites dans un contexte d'"inflation extrêmement basse", ce qui "n'affectera pas les retraités de manière considérable".

N.G. avec AFP