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Finances publiques

CAP 22: ce rapport sur l’action publique qui embarrasse le gouvernement

Pour éviter toute polémique inutile, le gouvernement a décidé de reporter la publication du rapport ultra sensible CAP 22 qui doit égrener les pistes pour réduire les dépenses publiques. Il sera finalement publié en même temps que les arbitrages de l'exécutif prévus début juillet.

Un rapport qui se fait attendre. Censé être rendu public lundi, le rapport CAP 22 commandé à l'automne dernier pour faire une révision générale des politiques publiques et permettre à l'État de dégager des économies n'a toujours pas été dévoilé par l'exécutif.

Le comité d'action publique "sera chargé de produire un rapport d'ici la fin du premier trimestre 2018 en identifiant des réformes structurelles et des économies significatives et durables, sur l'ensemble du champ des administrations publiques", précisait pourtant une circulaire gouvernementale du 26 septembre dernier. 

Mais pour l'heure, aucune trace dudit rapport. Et pour cause, sa publication a une nouvelle fois été reportée en raison des pistes sensibles, voire explosives, que contiendrait le document sur l'ampleur des économies à réaliser, sur le périmètre réduit des missions de l'État, ou encore sur une nouvelle approche budgétaire des prestations sociales censée être plus efficace et plus économe...

Aligner le calendrier

Ne souhaitant pas créer de polémique inutile, le gouvernement préfère arbitrer les mesures préconisées dans le rapport avant de rendre public l'intégralité de son contenu. Il a donc été décidé de synchroniser le calendrier et d'aligner la publication du document sur les annonces prévues début juillet dans le cadre de la réforme de l'État.

Un report d'autant plus prudent qu'une zone de flou se dessine déjà autour d'une éventuelle refonte des aides sociales. Dans ce contexte, le gouvernement n'a pas voulu prendre le risque d'alimenter les fantasmes en dévoilant dès lundi des mesures chocs susceptibles de contrarier l'opinion et ce, trois semaines avant les arbitrages: "À quoi bon mettre sur la place publique des mesures qui ne seront de toutes façons pas retenues par le gouvernement?", explique l'entourage d'Édouard Philippe.

En attendant, les intentions précises de l'exécutif pour réformer l'action de l'État et faire des économies demeurent inconnues. Mais les inquiétudes sont déjà palpables chez les syndicats et membres de l'opposition sur le contenu du rapport CAP 22 qui pourrait prévoir des coupes de 30 milliards d'euros dans la dépense publique.

Mathieu Jolivet avec P.L