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Finances publiques

Carrez: "le gouvernement improvise en permanence"

Gilles Carrez était l'invité de BFM Business ce 10 juin.

Gilles Carrez était l'invité de BFM Business ce 10 juin. - -

Gilles Carrez, président UMP de la commission des finances de l’Assemblée nationale, était l'invité de BFM Business ce mardi 10 juin. Il est revenu sur la baisse d'impôts proposée par Manuel Valls.

"Le pays est dans une situation difficile et l'heure n'est plus aux polémiques politiciennes stériles". Les mots de Gilles Carrez, président UMP de la commission des finances de l’Assemblée nationale et invité de BFM Business ce mardi 10 juin, à l'égard du gouvernement sont durs. Et il va même plus loin, alors que demain mercredi 11 juin, le gouvernement va présenter son budget rectificatif pour l'année en cours: "nous travaillons dans des conditions déplorables. Sur beaucoup de sujets, le gouvernement a du mal à travailler, il improvise en permanence".

Ce qui l'inquiète? La mesure fiscale de Manuel Valls qui propose de baisser les impôts de 3 millions de ménages. "Il y a un mois, j'ai envoyé un questionnaire à Bercy concernant l'impôt sur le revenu pour voir si la mesure fiscale de baisse de 1 milliard d'euros est bien calibrée, je n'ai reçu aucune réponse".

Reporter la réforme des rythmes scolaires

Le président UMP de la Commission des finances à l'Assemblée explique que l'impôt sur le revenu va augmenter de 4,5 milliards d'euros en 2014 par rapport à 2013. "C'est un choc fiscal encore plus important que celui de l'automne 2013", précise Gilles Carrez. "Tout un ensemble de mesures s'additionnent : la fiscalisation de la majoration de 10% pour les retraités qui ont eu 3 enfants ou plus, l'effet en année pleine de la refiscalisation des heures supplémentaires, l'abaissement du plafond du quotient familial…".

Et selon lui, la parole de Manuel Valls va être décrédibilisée quand les ménages vont recevoir leur facture en septembre. Il propose donc d'élargir la catégorie de Français bénéficiant de cette baisse d'impôt car "12 millions de Français ne sont pas riches" et de créer une franchise de 130 à 150 euros.

Gilles Carrez avoue que sa proposition coûte un peu plus chère: 1,8 milliard d'euros. Mais elle est facilement finançable. Selon lui, il suffit de différer à plus tard la réforme sur les rythmes scolaires car "personne n'en veut, elle n'apporte rien et elle coûte 500 millions d'euros par an". Et il veut que le RSA soit indexé sur l'inflation et ne progresse pas 2 à 2,5 fois plus vite que l'inflation.

D. L.