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Finances publiques

"Ce n'est pas aux travailleurs de payer la crise" assure Laurent Saint-Martin (LREM)

"Je ne crois pas qu'il soit aujourd'hui pertinent de demander un quelconque effort" aux Français, a tranché le député et rapporteur général du budget à l'Assemblée nationale, après les propos du patron du Medef sur la reprise.

Geoffroy Roux de Bézieux a allumé la mèche. Il s'agit désormais éteindre le feu, pour l'exécutif. Dans une interview au Figaro, le patron du Medef a mis sur la table les mesures qui lui semblaient indispensables pour la reprise de l'après-crise : "Il faudra se poser la question des RTT et des congés payés" a-t-il lancé.

Une incitation à travailler plus qui a provoqué la polémique et qui place la majorité présidentielle dans une situation périlleuse. "Nous sommes dans une crise d'une ampleur tout à fait exceptionnelle. Il faut savoir respecter un peu les temps de cette crise" critique, sur BFM Business, Laurent Saint-Martin, député LREM et rapporteur général du budget à l'Assemblée nationale. "La reprise du travail se fera petit à petit en fonction de ce que la crise sanitaire nous permet de faire. Je ne crois pas qu'il soit aujourd'hui pertinent de demander un quelconque effort supplémentaire, ce n'est pas le temps."

Un endettement assumé

"Je ne veux pas qu'on se trompe de débat" poursuit-il. "Ce n'est pas aux travailleurs et aux Français de payer cette crise. Les Français, aujourd'hui, la subissent cette crise, de plein fouet. Et demain, la reprise économique doit se faire de la manière la plus adéquate et la plus puissante possible pour que, justement, ce ne soit pas par les impôts des Français qui faille résorber ces déficits mais par la croissance de nos activités." Et de marteler : "il n'y a pas de fautifs de la part des employés."

Reste à savoir comment cette dette sera effacée, à terme. "C'est un endettement qui est assumé par l'Etat français" poursuit Laurent Saint-Martin. "Nous pouvons nous refinancer sur les marchés à de très bonnes conditions. Il n'y a pas de difficultés à ce niveau-là." Pour lui, c'est la croissance qui fera baisser la dette et cela ne passera pas par des hausses d'impôts mais, au contraire, par la fin des impôts de production pour les entreprises.

Thomas Leroy