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Charlie Hebdo: le monde entier regarde la France

Toutes les Unes de presse mondiale sur Charlie Hebdo ont été affichées au pied du Newseum de Washington DC aux Etats-Unis.

Toutes les Unes de presse mondiale sur Charlie Hebdo ont été affichées au pied du Newseum de Washington DC aux Etats-Unis. - Brendan Smialowski - AFP

L'attentat qui a causé la mort de douze personnes dans les locaux de Charlie Hebdo mercredi fait la Une de la presse mondiale. Ses éditorialistes se demandent déjà comment la France va gérer l'après.

Le monde se réveille groggy au lendemain du massacre chez Charlie Hebdo. Douze personnes ont été sauvagement assassinées dans les locaux de l'hebdomadaire satirique. Les manifestations et messages de soutiens se multiplient en France, et bien au-delà des frontières, avec une ampleur impressionnante. 

Symbole de cette mobilisation mondiale, les hommages de représentants politiques internationaux. Comme celui du secrétaire d'Etat américain John Kerry, formulé en français, du jamais vu de la part d'un homme politique de premier rang aux Etats-Unis. Ou celui du président du Conseil des ministres italien, depuis le Palais Farnèse, l'ambassade de France à Rome, dans la langue de Molière.

"Nous sommes tous Français car nous pensons que la liberté est la seule raison d'être de l'Europe et des citoyens européens", a-t-il déclaré.

Ou encore en Turquie, ou le ministre turc de la Culture, après avoir dénoncé un crime contre l'humanité, a évoqué les importantes répercussions pour l'ensemble du monde de cet attentat. 

Est-ce que la France reste la France? 

La terre entière a les yeux rivés sur l'Hexagone. La presse internationale souligne déjà les enjeux au centre desquels va se retrouver le pays, et s'apprête à scruter comment cette situation va être gérée. 

Un des envoyés spéciaux de la chaîne d'information qatari Al-Jazeera pointait ainsi la responsabilité qui pèse sur les épaules de l'exécutif français. Il soulignait l'extrême précarité dans laquelle se trouve le gouvernement français, en raison son échec économique et social. Si le sentiment de ne pas être protégé vient s'ajouter à cela chez les Français, on risque d'assister à une forme de repli sur soi, de fermeture des frontières, prévenait-il. Il se demandait si la France se sentait suffisamment en confiance pour éviter ces écueils. 

Au-delà de la question d'un éventuel protectionnisme, "est-ce que la France reste la France?", se demande le Spiegel ce jeudi. Le quotidien allemand craint une aggravation du phénomène d'anxiété, et un accroissement du sentiment d'être dénigrés, relégués, des musulmans de France. 

Les Britanniques, eux, ne se posent pas de question. L'écrivain britannique Jonathan Fenby, qui a écrit "La France au bord du gouffre" en 2011, estime que cette attaque survient après "une hausse constante des tensions ethniques en France". Selon lui, "ce n'est peut-être que le début d'autres évènements graves de ce type". 

Benaouda Abdeddaïm avec N.G.