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Finances publiques

Christian Noyer demande de" la stabilité fiscale" au gouvernement

Christian Noyer, invité de BFM Business ce lundi 8 juillet

Christian Noyer, invité de BFM Business ce lundi 8 juillet - -

La Banque de France a légèrement relevé ses prévisions de croissance, ce lundi 8 juillet. Sur BFM Business, Christian Noyer, gouverneur de l'institution, estime que, si les efforts sont maintenus, la croissance pourrait être meilleure en 2014.

Christian Noyer tente de positiver. Invité, ce lundi 8 juillet, sur BFM Business, le gouverneur de la Banque de France s'est félicité de l'accélération de la croissance de la France au deuxième trimestre. "La production a été meilleure que prévue en juin. Nous avons le sentiment qu'il y a un peu d'accélération". D'ailleurs, la Banque de France a relevé à 0,2% sa prévision de croissance de l'économie française au deuxième trimestre contre 0,1% auparavant.

Mais Christian Noyer reste prudent. "Nous restons dans une phase de reprise lente. Les chiffres sont faibles". Selon lui, en 2013, la croissance de la France restera "proche de zéro car nous sommes entrés dans l'année avec un chiffre négatif".

Il a insisté sur la modération de l'inflation et la nécessité de poursuivre la consolidation des finances publiques surtout par les économies. Mais il demande surtout au gouvernement d'aider les entreprises en maintenant un environnement fiscal stable. "Les entreprises ont besoin de stabilité, quelles que soient les décisions qui sont prises". Le gouverneur de la Banque de France a invité le gouvernement à "maintenir cette politique de redressement sans relâchement mais de ne pas l'accélérer".

En cas de relâchement de l'effort, "nous perdrons toute crédibilité et nous risquons gros sur les marchés", ce qui entraînerait des efforts "beaucoup plus importants". "Si nous arrivons à consolider cette année, l'année prochaine sera meilleure".

Abaisser le taux du Livret A?

Par ailleurs, le gouverneur est revenu sur le taux du Livret A. Actuellement à 1,75%, Christian Noyer estime qu'il devrait se situer dans le bas de la fourchette, à 1% ou 1,25%, "en application de la formule".

Le directeur général de la Caisse des dépôts Jean-Pierre Jouyet a jugé, dans un entretien au Journal du Dimanche, politiquement délicat d'abaisser la rémunération du Livret A sous la barre de 1,5%. "Mais si l'on raisonne de façon mécanique", a-t-il ajouté, "on devrait descendre entre 1% et 1,25%".

Christian Noyer, auquel appartient la décision d'appliquer ou non la formule fixée par la loi, a "deux objectifs". Le premier, c'est de "favoriser la construction de logements sociaux. C'est absolument incontestable, c'est une urgence".

"Deuxièmement, nous devons permettre aux PME de se financer avec les taux les plus favorables possibles", a-t-il expliqué. Et "bien sûr, il faut préserver le pouvoir d'achat pour les épargnants".

Cependant, "il ne faut pas se voiler la face: on ne peut pas avoir à la fois les taux les plus élevés possibles de rémunération de l'épargne et les taux les plus bas possibles par la Caisse des dépôts pour les prêts aux logements sociaux, aux collectivités locales ou les taux les plus bas possibles des banques pour les PME".

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