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Comment le coronavirus va bousculer la sélection des grandes écoles

Dernière ligne droite pour les étudiants qui souhaitent entrer dans les grandes écoles. Les concours vont finalement démarrer à partir du 20 juin avec des épreuves complètement remodelées par la crise, coronavirus oblige.

Pour rejoindre la voie royale, celle des grandes écoles (Polytechnique, HEC, EM Lyon...), les étudiants ne pourront compter cette année que sur leurs talents à l'écrit. Alors que le début des concours auront lieu le 20 juin, les conditions sanitaires ont, en effet, eu raison des épreuves orales. Une nouveauté qui risque de bouleverser la sélection des profils, estime Felix Papier, le directeur général adjoint de l'Essec. 

"L'oral pour nous, c'est important" explique-t-il. "C'est effectivement pour tester des 'soft skills', et des compétences complémentaires aux compétences testées à l'écrit. Et il se peut très bien que pour un candidat individuel, avec la suppression de l'oral, il ne soit plus sur la liste d'attente ou la liste principale."

Beaucoup plus vigilant

En clair, les écoles s'attendent à des profils plus académiques, sans ces fameux "soft skills", ces compétences complémentaires, comme la capacité de prendre l'initiative, de travailler en équipe ou de se montrer créatif... Des compétences pourtant essentielles pour des futurs cadres, qui seront amenés à piloter des équipes. Pour pallier cela, les écoles vont devoir redoubler d'effort, concède Léon Laulusa, directeur des études de l'ESCP Europe.

"On va être beaucoup plus vigilant pour les accompagner davantage" souligne-t-il. "Là, puisque nous préparons des futurs leaders, la posture de leadership, elle est extrêmement importante en termes de comportement vis-à-vis de la société. Et là c'est le propre des écoles de commerce de pouvoir accompagner tous nos étudiants."

Autre conséquence, en termes de diversité de genre, particulièrement au sein des écoles d'ingénieurs: Polytechnique note que les épreuves orales facilitent la féminisation de ses étudiants. L'école est d'ailleurs la seule des grandes école à avoir réussi à maintenir ses oraux cette année. 

Raphaël Couderc