Consommation : le trou d'airde la rentrée
C'est un sentiment diffus qui commence à inquiéter le monde du commerce. Peu d'activité, un chiffre d'affaires qui ne rentre pas. « Cette rentrée est une catastrophe » nous confie le patron d'une enseigne de prêt-à-porter. Il estime la baisse de la fréquentation à 30% par rapport à l'an passé. La collection automne-hiver reste sur les portants. Les français continuent à mettre leurs vêtements d'été.
Les températures clémentes n'incitent tout simplement pas les consommateurs à faire du shopping. Sur le web, c'est la même chose. Zalando, le géant allemand de la mode en ligne, a d'ailleurs lancé un avertissement sur résultats ce lundi. Il invoque, là encore, la météo. Selon lui, les consommateurs repoussent leurs commandes.
Et il n'y a pas que le secteur de la mode qui souffre. « La baisse de trafic en magasin n'est même pas compensée par les ventes en ligne » souligne le responsable d'une grande marque de thé. « Septembre n'est jamais un très bon mois, c'est celui de la rentrée scolaire, des impôts, mais là, c'est globalement bien en-dessous par rapport aux années précédentes » ajoute-t-il.
La météo n'est pas la seule responsable
Interrogé, cet économiste est formel : Il y a surtout en cette rentrée, une réelle inquiétude des français pour leur pouvoir d'achat. Ils anticipent, sans véritable justification, une baisse de leurs revenus à venir. Prélèvement à la source, hausse des taxes sur les carburants, débat autour de la redevance audiovisuelle, des droits de succession : autant de sujets qui font l'actualité, parfois même aussitôt démentis, mais qui mis bout à bout créent un climat anxiogène. Climat accentué par une croissance plus faible que prévu et un taux de chômage qui ne baisse pas.
Il y a comme « un bruit fiscal ambiant qui inhibe les français » ajoute notre économiste. Tout cela a un impact psychologique qui n'aide pas à la consommation reconnaît une fédération du commerce, qui anticipe un deuxième passage à vide en janvier quand les salariés se verront amputer directement de leur impôt sur leur feuille de salaire.