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Copé : « Baisser la TVA : Oui... mais ! »

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Baisse de la TVA, réduction des délais de paiement, commandes aux PME... Pour relancer l'économie, Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée est « ouvert à tout », mais reste prudent.

Nicolas Sarkozy présentera jeudi son plan de relance de l'économie. Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée Nationale, a déjà quelques idées. Alors que certains secteurs, comme l'automobile et l'immobilier, sont très touchés par la crise, il met en garde contre l'idée de baisser la TVA : « Je pense qu'il faut faire très attention avec les baisses de TVA, parce que c'est valable à une condition : que cela ne vienne pas financer les produits importés. Il ne faut pas que ça se traduise par une répercussion sur les prix de vente : on baisse la TVA, donc le coût de la production, mais pas suffisamment les prix de vente. Parce que quand on passe de 19,6 à 5,5%, même si on ne répercute que la moitié à la vente, ça fait des marges supplémentaires. »

« PME : attention aux faillites en chaînes »

Les PME souffrent de la crise. Pour leur venir en aide, Jean-François Copé leur propose un sursis : « Au-delà de l'aspect budgétaire, il y a un problème avec la TVA. Il faut qu'on ait en tête des aides ciblées pour les entreprises et pour les ménages. Un exemple pour les entreprises : beaucoup sont menacées aujourd'hui de dépôt de bilan, il ne faudrait pas que ça fasse des faillites en chaîne.
Comment ça marche ? Aujourd'hui, une entreprise fait faillite ; dans le mois qui suit, l'Etat dit "je suis créancier prioritaire". Et vous payez donc sur ce qu'il vous reste, les dettes fiscales et sociales. Moi je dis que durant cette période on pourrait imaginer un moratoire : l'Etat ne serait plus créancier prioritaire. Parce que sinon, ça veut dire que les petites entreprises qui font faillite et qui doivent de l'argent à d'autres petites entreprises, en font aussi perdre à ces dernières. Et on a des risques de faillites en chaîne. »

« Faisons comme les Américains... »

Pas à court d'idées pour relancer l'économie, Jean-François Copé poursuit : « Une autre proposition que j'ai faite : les délais de paiement. Nous avons fait passer une loi pour que l'Etat paye ce qu'il doit aux entreprises, avec des délais réduits. C'est capital de l'appliquer.
Il y a beaucoup d'autres sujets. Les Américains par exemple, ont réservé désormais une part très importante de leurs commandes publiques aux petites entreprises. Faisons le pour les nôtres. »

« Objectif : baisse des prix »

Baisser les charges sur les salaires pour redonner du pouvoir d'achat aux Français ? Pourquoi pas, répond Jean-François Copé, qui se dit « ouvert à tout dans le domaine des baisses de charges ». Avant toutefois de rappeler que « depuis 10 ans, on a fait un très gros travail de baisse de charges qui a coûté beaucoup d'argent à l'Etat, pour financer les 35 heures. Aujourd'hui, on est en train d'assouplir les 35 heures et on ne reprend pas les allègements de charges, parce que sinon on remettrait toutes les entreprises par terre.
Donc aujourd'hui notre travail consiste à faire que les banques rouvrent les vannes du crédit, avec plus de confiance, qu'on facilite la trésorerie des entreprises en faisant attention sur les délais de paiement, sur les commandes... pour relancer l'activité de ce côté-là. Il y a un vrai travail sur l'offre à faire. Je pense au secteur automobile ; je sais que le Président de la République y travaille, c'est indispensable. Et enfin, il faut que du côté des salariés, on soit attentif au pouvoir d'achat, il faut veiller à la bonne répercussion de la baisse des prix : du pétrole, des denrées alimentaires...
L'objectif c'est la baisse des prix, partout. Parce qu'on est dans un système déflationniste : vous avez d'un côté des entreprises qui ont accumulé des stocks, et de l'autre, des consommateurs qui n'achètent pas. Il faut le plus vite possible faire en sorte de redonner de la dynamique à l'économie. »

La rédaction-Bourdin & Co