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Coronavirus: quelles sont les mesures de soutien aux entreprises annoncées par Bercy

Certaines de ces aides, comme l'étalement des charges, avaient déjà été activées lors de la crise des gilets jaunes.

Etalement de charges, appel à la "solidarité" des donneurs d'ordre vis-à-vis de leurs fournisseurs: le ministère de l'Economie a annoncé vendredi plusieurs mesures pour assister les entreprises françaises pénalisées dans leur activité par le coronavirus.

Le gouvernement a notamment décidé de "maintenir toutes les mesures" d'étalement de charges, d'activité partielle ou de dérogations sur les heures supplémentaires, qui avaient déjà été mises en place lors du mouvement des gilets jaunes et des grèves contre la réforme des retraites, a annoncé le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, lors d'un point presse.

Sur BFM Business, Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'Etat du ministre de l'Economie et des Finances, détaille également ces mesures (voir vidéo ci-dessous).

Il s'exprimait à l'issue d'une réunion à Bercy avec des représentants de nombreuses filières économiques et industrielles pour faire un état des lieux de leurs difficultés du fait de l'épidémie de coronavirus.

"Compréhension"

Par ailleurs, il a appelé les donneurs d'ordres des différentes filières industrielles à la "compréhension" vis-à-vis de leurs fournisseurs, qui subissent des problèmes d'approvisionnement depuis la Chine, épicentre du coronavirus. "Nous demandons aux grands donneurs d'ordre de faire preuve de solidarité" en n'appliquant pas de pénalités de retard à leurs fournisseurs, a-t-il insisté.

Dans certains cas "très spécifiques", Bercy étudie "la possibilité de considérer le coronavirus comme un cas de force majeure", ce qui permettrait aux entreprises concernées de surseoir à leurs obligations contractuelles.

Afin d'aider les fournisseurs à trouver des alternatives pour s'approvisionner si l'épidémie devait se prolonger, le gouvernement a également décidé d'accélérer les processus d'agrément de sources d'approvisionnement, en particulier dans la construction ou la chimie.

Plus d'informations

Enfin, alors que les entreprises ont fait état d'un "manque d'information", selon Jean-Eric Riche, représentant de la Confédération des PME (CPME), le service économique de l'ambassade de France à Pékin sera mobilisé pour informer les entreprises de l'état de la situation économique et logistique en Chine.

Bruno Le Maire a par ailleurs confirmé qu'à ce stade l'épidémie aurait un impact de 0,1 point sur la croissance économique française cette année, mais il a confirmé la prévision de croissance du gouvernement à 1,3%. C'est une évaluation "réaliste", a-t-il noté.

Les conséquences se font déjà sentir pour de nombreuses entreprises françaises, qui sont présentes en Chine ou dont le pays est un maillon essentiel de la chaîne de production.

Jeudi, le groupe d'équipements et services à l'énergie Schneider Electric a ainsi indiqué que son usine de Wuhan, épicentre du virus, n'avait pas redémarré et chiffre ses pertes potentielles à 300.000 euros, tandis que le groupe hôtelier Accor a souligné que 200 de ses hôtels en Chine et à Hong Kong avaient une activité à l'arrêt.

0,1 point de croissance

Le secteur du transport aérien est également touché, alors que de nombreuses compagnies, dont Air France, ont suspendu leurs vols à destination et en provenance de la Chine. La compagnie aérienne française estime que le manque à gagner à 150/200 millions d'euros.

Même chose pour l'automobile, Wuhan étant un centre incontournable de production pour de nombreux constructeurs et équipementiers, dont PSA, Renault ou Valeo.

Le géant du luxe Kering a lui déjà noté une forte baisse de ses ventes en Chine début 2020 à cause de l'épidémie. Selon le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, l'épidémie pourrait à ce stade amputer la croissance française de 0,1 point de pourcentage en 2020. "Si jamais ça persiste et que l'épidémie prend de l'ampleur, bien entendu que l'impact sera plus important", avait-il prévenu mi-février.

OC avec AFP