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Economie et Social

Muriel Pénicaud précise qui doit aller travailler malgré le confinement

Sur BFM Business, la ministre du Travail précise les règles quant aux salariés qui doivent aller travailler pendant le confinement. Et le cadre pour ceux qui peuvent opter, comme 730.000 salariés actuellement, pour le chômage partiel.

Si le télétravail est devenue la règle, le gouvernement et le président de la République ont exhorté les salariés des activités essentielles à aller travailler. Mais qui est vraiment concerné?

Invité sur BFM Business ce mardi, la ministre du Travail Muriel Pénicaud précise l'objectif du gouvernement. "Qui doit aller travailler? Evidemment tout ceux qui sont au front du soin. (...) Mais dans le secteur économique, on a besoin aussi d'une chaîne, c'est une autre forme de solidarité. Pourquoi, parce qu'il y a beaucoup de secteurs qui sont interdépendants. (...) On n'a pas besoin que tout le monde travaille mais il y a très peu de secteurs où on peut se passer, pour soutenir les hôpitaux ou pour soutenir la vie quotidienne des Français, complètement de l'activité. (...) Donc, en fait, il y a beaucoup, beaucoup de métiers qui sont concernés".

Et de préciser: "A commencer par les hôpitaux". Il y a également de nombreuses activités liées à "la vie quotidienne des Français" comme "l'énergie, l'eau", précise la ministre. "Il va falloir ramasser les poubelles. Alors il va falloir travailler autrement. (...) On va travailler en mode ralenti, dégradé dans beaucoup de secteurs. Il faut accepter qu'il y ait moins de profitabilité. (...) Le plus important c'est: un, éviter les défaillances d'entreprises, deux, protéger l'emploi et trois, protéger les salariés qui travaillent pour les autres".

Toutes les entreprises peuvent recourir au chômage partiel

A contrario, qui a le droit de ne pas travailler? Déjà, 37.000 entreprises ont fait des demandes de chômage partiel, soit 730.000 salariés (pour un coût qui dépasse déjà 2,2 milliards d'euros, selon Bercy). Est-ce trop? Des entreprises ferment-elles alors qu'elles devraient rester ouvertes? Les règles sont-elles claires?

"Ne doivent pas aller travailler ceux qui sont vulnérables, fragiles (...) un parent sur deux (...). Ensuite doivent aller travailler mais sans se déplacer tout ceux qui peuvent travailler en télétravail. Ce sont 8 millions de personnes", souligne la ministre.

"Après il y a les autres activités, j'ai redonné des instructions (...) pour qu'il n'y ait aucune différence d'interprétation. Je le rappelle: tous les secteurs d'activité peuvent recourir au chômage partiel, toutes les tailles d'entreprise. Cela couvre aussi les apprentis, les CDD et les intérimaires (...) Ensuite, ce n'est pas réservé à l'accueil du public, puisqu'il y a des activités qu'on ne peut plus faire.(...) Si votre fournisseur est complètement en rideau parce qu'il ne peut plus fonctionner (...), évidemment l'entreprise qui sera son client ne pourra pas fonctionner".

"Donc le critère du public ou pas n'est pas le critère, il y a eu quelques sujets d'interprétation, ils sont tous réglés maintenant et tout ça est sur le site du ministère avec un questions/réponses qui l'explique", assure Muriel Pénicaud.

Olivier Chicheportiche