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Finances publiques

Crise de la dette : une semaine pour sauver l’euro

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Les ministres des Finances européens se réunissent ce jeudi à Bruxelles. D'ici là, ils doivent trouver un accord à tout prix : c’est l’ensemble de la zone euro qui joue sa survie. Politiques et économistes avancent des solutions pour faire face au « risque d’explosion » de la crise de la dette.

Le plan d’aide qui sera annoncé ce jeudi à Bruxelles – a priori un deuxième prêt de 100 milliards d'euros –, doit permettre à la Grèce d'éviter un défaut de paiement. Une faillite qui entraînerait l’ensemble de la zone euro, France y compris, dans une crise financière grave, alors que l'Espagne et l'Italie sont déjà au bord du gouffre.

L'Allemagne ne serait plus opposée à ce nouveau prêt, à une condition : que pour la première fois, les banques participent elles-aussi au sauvetage de la Grèce, à hauteur de 30 milliards. Une façon de partager l'addition et de permettre à Athènes de respirer un peu. C’est là tout l’enjeu de la réunion de ce jeudi, un rendez-vous crucial pour l'ensemble de la zone euro.

« Un risque d’explosion » ?

Martine Aubry et ses homologues socialistes européens ont avancé leurs solutions pour faire face au « risque d’explosion » de la crise de la dette, selon les mots de la première secrétaire du PS. Dans une feuille de route, ils souhaitent limiter la puissance des agences de notation et plaident pour la création d’une agence européenne de stabilité pour aider les Etats les plus faibles. Il y a aussi l’idée d’emprunts communs à la zone euro, des euro-obligations, qui permettraient de mutualiser les risques. François Hollande s’est joint à sa concurrente aux primaires socialistes pour tirer la sonnette d’alarme, évoquant « un péril devenu imminent ». Des sorties qui ont provoqué la colère de la porte-parole du gouvernement et ministre du Budget, Valérie Pécresse, qui a mis en garde contre « toute tentative de polémique politicienne ».

« On ne résout pas la vraie difficulté de fond »

Selon Marc Touati, directeur économique à la banque Assya Compagnie Financière, un accord est indispensable : « Le danger que nous avons aujourd’hui dans la zone euro, et également en France, c’est que si jamais demain on n’arrive pas à un accord, bien entendu il y a des risques ensuite que la zone euro – pas pour tout de suite –, ait des difficultés à survivre ; on pourrait avoir une situation explosive. C’est ça qui aujourd’hui peut faire peur et c’est pourquoi on arrivera à un accord. Donc c’est vrai que ça va permettre de donner un bol d’air. Mais le problème c’est qu’on ne résout pas la vraie difficulté de fond, qui est une croissance trop faible qui ne permet même pas de payer les intérêts de la dette publique ».

« Ne pas annuler la dette grecque, mais l’étaler dans le temps »

Pour que la Grèce parvienne à éponger sa dette faramineuse de 350 milliards d'euros, Marc Touati ne voit qu’une solution : « Un rééchelonnement de la dette publique grecque : on n’annule pas la dette publique grecque, mais simplement, au lieu de la rembourser sur 5 ans, on va la rembourser sur 10 ans. On ne le supprime pas, on l’étale dans le temps ; ce qui permet d’éviter une annulation de la dette, qui serait évidemment très coûteuse pour les créanciers de la Grèce ou des autres pays, que ce soient les banques ou les Etats ; ce qui serait très mal perçu ».

La Rédaction, avec Victor Joanin