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Economie et Social

Crise économique: la CFDT est prête à des concessions sur les conditions de travail 

Sur BFM Business, le secrétaire général du premier syndicat de France souligne que ces adaptations, notamment liées à la durée du temps de travail, devront se faire par le dialogue social, entreprise par entreprise.

60 heures de travail hebdomadaire dans certains secteurs, sacrifice de congés payés... le passage en économie de guerre suite à l'épidémie de coronavirus implique des renoncements pour les salariés dans leurs conditions de travail. Des sacrifices qui risquent bien de durer même quand l'épidémie sera achevée, quand il faudra se retrousser les manches pour faire repartir l'économie plongée dans la récession.

Sur BFM Business, Laurent Berger, Secrétaire général de la CFDT souligne que les salariés "font déjà des efforts". Mais le patron du syndicat ne ferme pas la porte à cette idée d'effort commun.

"Lorsque ça redémarrera à peu près correctement, ce qui sera déterminant, c'est : est-ce qu'on sera capable par le dialogue social de faire en sorte qu'on adapte les conditions de l'organisation du travail, des conditions de travail aux réalités sociales et économiques de l'entreprise".

"La préservation de l'emploi"

Laurent Berger le reconnait volontiers: "On est tous en train d'expérimenter d'autres formes de travail aujourd'hui notamment avec le télétravail." Mais il souligne aussi que la question des congés futurs va se poser pour un grand nombre de salariés. 

"Je reviens à cette histoire des congés, dans certaines branches professionnelles, je pense à la métallurgie, il y a eu la signature d'accords avec la majorité des organisations syndicales pour faire en sorte que les salariés puissent bénéficier d'une partie de leurs congés dans les périodes les plus propices mais qu'il y a aussi de l'adaptation dans la prise de congés. Si ça se fait par le dialogue social, c'est parfait". 

Pour le secrétaire général de la CFDT, le sujet du moment n'est pas de savoir "si tous les secteurs professionnels devraient travailler plus demain" mais "la préservation de l'emploi.":

"Comment on va faire en sorte que tous le monde travaille. Qu'on ne reproduise pas ce monde du travail à deux vitesses entre ceux qui ont un emploi et ceux qui sont restés sur le bord de la route. (...) Il faudra regarder entreprise par entreprise comment on peut procéder mais il faudra encore une durée légale du temps de travail, elle est de 35 heures".

Pour autant, Laurent Berger insiste sur ce point, ce n'est pas le moment de "faire un débat économique" sur la durée du temps de travail alors "qu'on est en pleine crise" sanitaire.

Olivier Chicheportiche