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Croissance au ralenti : « La France ne fait pas exception »

Faut-il s'inquiéter du ralentissement de la croissance au deuxième trimestre 2019 ? Pas forcément, estime Julien Marcilly, économiste en chef au sein de Coface.

« Oui », la croissance tricolore augmente moins vite que prévu et « oui », il convient d’en prendre bonne note. De là à y voir le début de la fin ? Nous en sommes visiblement loin. C’est en tous cas ce que pense Julien Marcilly de la Coface, invité ce mardi 30 juillet sur le plateau de 12H - l’Heure H sur BFM Business.

Selon lui, ce ralentissement s’inscrit avant tout dans une « tendance générale ». « La France n’est pas le premier pays à publier ses chiffres pour le deuxième trimestre. Les deux principales économies mondiales l’ont précédée. La Chine il y a une quinzaine de jours. Il y a quelques jours, c’était au tour des Etats-Unis. Et dans les deux cas, ce qui était visible, c’était un ralentissement de la croissance qui est en ligne avec ce que tout le monde commente depuis quelques mois », souligne l’économiste. Soit, poursuit-il, « un ralentissement du commerce mondial et des activités manufacturières ».

Pour relativiser ce ralentissement, il donne l’exemple de la Suède, dans la même tendance. Si bien que pour Julien Marcilly, il est clair qu’en matière de ralentissement économique, « la France ne fait pas exception ». « Les chiffres que l’on voit ce matin ne sont pas si mauvais que cela ».

(Mauvaise) « surprise » côté consommation

Avec une hausse de 0,4% constatée au premier trimestre 2019, la consommation des ménages freine aussi sensiblement, selon l’Insee, au second trimestre pour atteindre seulement 0,2%, malgré les 2,5% de pouvoir d'achat supplémentaires (record depuis 2007).

Pour le coup, l’économiste de Coface répond qu’il s’agit là de « la principale surprise ». « La consommation des ménages s’était mieux portée au premier trimestre, alors que l’on était encore en plein dans cette question des gilets jaunes », concède-t-il. « Ce qui est aussi assez surprenant, c’est que la confiance des ménages au cours du deuxième trimestre s’était pas mal redressée. Ce qui laissait penser que le chiffre allait être meilleur que cela. Une manière possible de l’expliquer c’est que les ménages sont plus confiants mais peut-être pas encore assez pour dépenser davantage ».

Et de conclure : « Les ménages français continuent de beaucoup épargner.