BFM Business
Economie et Social

Croissance française: d'où vient vraiment la hausse du pouvoir d'achat?

Contrairement à ce que l'on pourrait présager, la croissance tricolore - dont les prévisions viennent d'être maintenues - n'est pas essentiellement liée aux réformes mises en place par le gouvernement pour rehausser le pouvoir d'achat.

La croissance française qui, comme l'indiquait jeudi 3 octobre l'Insee dans sa note conjoncturelle trimestrielle, est loin de s'essouffler.

L'institut national des études économiques et statistiques estime en effet ne pas avoir à réviser ses précédentes prévisions et continue de tabler, pour 2019, sur une croissance du PIB de +1,3%. 

Un chiffre qui témoigne de la résilience tricolore alors que le ralentissement mondial lié aux différents conflits commerciaux se poursuit et que d'autres pays européens à l'instar de l'Allemagne et de son industrie automobile par exemple, se trouvent largement plus exposés.

Pour autant, s'il convient au moins pour moitié d'allouer cette prévision plutôt heureuse aux différentes mesures prises par le gouvernement pour stimuler le pouvoir d'achat des ménages, il importe de bien appréhender le fait que ce maintien de prévisions de croissance est également lié à un autre élément essentiel.

Merci les entreprises

"On a tendance à sous-estimer le plus important et le plus important c'est ce sur quoi on n'insiste pas en général", estime notre journaliste Emmanuel Lechypre. "On oublie que la moitié de cette augmentation du pouvoir d'achat, elle vient des entreprises. Elle vient des augmentations de salaires. Et cela, on a tendance à l'oublier" (…) Ce qui compte c'est que l'on a aussi en France des créations d'emplois à un rythme que l'on n'a jamais connu avec une croissance aussi faible (250.000 créations d'emplois selon l'Insee - NDLR)".

Résultat: dans sa note conjoncturelle, l'institut souligne que d'ici fin 2019, le taux de chômage va continuer de diminuer (8,3%). "Il n'y a pas de doute, la croissance française est aujourd'hui plus riche en emplois", assure Emmanuel Lechypre pour qui la véritable question demeure celle de l'épargne. "Est-ce que finalement ce gain de pouvoir d'achat, les Français vont l'épargner ou vont le dépenser? (…) On peut se dire qu'avec la baisse du chômage, cela va sans doute plutôt inciter les Français à jouer les cigales que les fourmis", conclut notre journaliste.

Julie Cohen-Heurton avec Emmanuel Lechypre