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Finances publiques

Croissance française: "il faut prendre des mesures structurelles", assure l'économiste Christian de Boissieu 

Si la croissance française affiche un léger rebond au troisième trimestre 2019 (+0,3% selon l'Insee), ce chiffre doit, selon le vice-président du Cercle des économistes, être observé avec prudence.

La Banque centrale européenne (BCE) prévoit que d'ici la fin de l'année, la croissance annuelle de la France devrait atteindre 1,3%. Une croissance anticipée du produit intérieur brut (le PIB) dont l'Hexagone aurait, en principe, de quoi se targuer.

Il faut dire que comparée à l'ensemble de la zone euro, la France semble mieux résister que ses voisins européens au ralentissement économique mondial. En Allemagne par exemple, la croissance annuelle est attendue à 0,5% d'ici la fin de l'année, selon les dernières prévisions du Fonds Monétaire International (FMI). En Italie, ce chiffre ne devrait pas dépasser 0,1%. Si bien que dans la zone euro, les trimestres passent et la croissance peine à s'affirmer.

Au regard de ces éléments, la France fait donc belle figure. Mais Christian de Boissieu, vice-président du Cercle des économistes, ne l'entend pas forcément de cette oreille.

"La croissance potentielle est trop faible" 

Invité sur le plateau de Good Morning Business ce jeudi, il explique que, certes, il entend "les cocoricos qui se multiplient en disant 'nous sommes pour une fois légèrement au-dessus de la moyenne de la zone euro'. Mais c'est parce que les autres ne vont pas bien. Je l'ai dit l'Allemagne est au bord de la récession, etc. Moi je ne me satisfaits pas de ces chiffres", insiste-t-il.

Et de poursuivre: "Même si aujourd'hui, il faut moins de croissance qu'avant pour mordre sur le chômage (…) un pays qui a une croissance de 1,2 ou 1,3%, ça veut dire que la croissance potentielle est trop faible et qu'il faut du côté de la productivité, du côté du travail, du côté d'un certain nombre de facteurs prendre des mesures structurelles pour relever la croissance potentielle".

A la question, le gouvernement a-t-il, au final, tort de faire une pause dans ses réformes structurelles pour justement redonner du pouvoir d'achat aux ménages?, Christian de Boissieu répond que dans l'absolu, il n'avait guère "vraiment le choix du point de vue politique. Et de conclure: "Il y a des réformes qui sont déjà acquises (…) j'attends de voir (…) Il faut arriver à marcher sur les deux jambes".

J.C-H