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Finances publiques

Croissance: l'heure du déclic?

La Banque de France table sur une croissance de 0,4% au premier trimestre (image d'illustration)

La Banque de France table sur une croissance de 0,4% au premier trimestre (image d'illustration) - Charly Triballeau - AFP

La Banque de France a indiqué lundi tabler sur une croissance de 0,4% au premier trimestre, le plus fort niveau depuis un an et demi. Pour l'économiste Jean-Paul Betbèze, les entreprises ont décidé d'aller de l'avant.

Le réveil a-t-il enfin sonné? Après une année 2014 atone pour la croissance française, dont une première estimation globale sera connue ce vendredi, une embellie semble se profiler en ce début d'année 2015. Lundi, la Banque de France a ainsi fait part d'un certain optimisme.

L'institution a ainsi publié à l'occasion de son enquête mensuelle sa première prévision de croissance pour le premier trimestre. Il en ressort un chiffre de 0,4%, qui marquerait tout simplement la meilleure performance de l'économie française depuis le deuxième trimestre de 2013.

Ces 0,4% conforteraient également la prévision de croissance pour l'ensemble de l'année 2015 du gouvernement qui table, pour le moment sur 1%, mais espère faire mieux, comme l'a encore affirmé Manuel Valls la semaine dernière.

"Plus d'excuses pour que la croissance ne reparte pas"

Il faut dire que l'alignement des planètes est optimal pour la conjoncture. La politique monétaire de la banque centrale européenne, devenue très souple, facilite le crédit. Le niveau de l'euro, au plus bas depuis le début des années 2000 face au dollar, redonne de l'oxygène aux entreprises exportatrices. A cela s'ajoute des cours du pétrole toujours très bas.

Autant d'élément qui ont poussé Michel Sapin à reconnaître, dans une interview à Libération le 30 janvier dernier, qu'"il n'y a plus beaucoup d'excuses pour que la croissance ne reparte pas". "Il y a aujourd’hui plein de bonnes raisons pour que l’activité économique redémarre. Il faut y aller !", ajoutait-il.

Faut-il effectivement céder à l'optimisme? Pour Jean-Paul Betbèze, économiste et président de Betbèze conseil, cet optimisme est légitime: "Les dernière statistiques de l'Insee sur l'investissement sont très positives. C'est la première fois que l'on a un tel regain", explique-t-il à BFM Business.

La dernière enquête de l'Insee, publiée le 5 février dernier, faisait, en effet, état d'une certaine confiance retrouvée chez les chefs d'entreprise. L'investissement progresserait ainsi de 3% sur l'ensemble de 2015, selon l'enquête menée par l'Insee. Ce qui serait une excellente nouvelle, l'investissement ayant souvent été le parent pauvre de la croissance française ces derniers mois.

"Les entrepreneurs se réveillent parce que le crédit n'est pas cher, parce que les investissements sont plus favorables . Il y a une sorte de dégel qui est en train de se mettre en place à l'intersection de la loi Macron et de tout ce qui se passe à côté", poursuit Jean-Paul Betbèze pour qui les entreprises "sont en train de se dire qu'il faut avancer maintenant". 

Le président du conseil de surveillance de PSA, Louis Gallois, est plus réservé. La prévision de +3% de l'Insee "concerne plutôt des investissements de rattrapage compte tenu du vieillissement de notre appareil de production", explique-t-il aux Echos de ce mardi. "On parle là d'une hirondelle pas encore du printemps", conclut-il.

Julien Marion avec BFM Business