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Finances publiques

Croissance: le FMI optimiste, mais prudent

Le FMI estime que le gouvernement français va dans la bonne direction.

Le FMI estime que le gouvernement français va dans la bonne direction. - Mandel Ngan - AFP

Malgré les bons chiffres du premier trimestre, le fonds monétaire international a maintenu sa prévision de croissance à 1,2% pour la France en 2015. Et juge nécessaire que des réformes viennent soutenir l’activité.

Le Fonds monétaire international (FMI) a confirmé mardi prévoir 1,2% de croissance en 2015 pour la France mais juge nécessaire de réduire la dépense publique et de faire de nouvelles réformes structurelles pour soutenir l'activité à moyen terme. Cette prévision est supérieure à celle de 1,0% sur laquelle a été bâti le budget 2015, ainsi qu'à la prévision de la Commission européenne (1,1%).

La France a enregistré au premier trimestre 2015 une croissance de 0,6% selon l'Insee, nettement supérieure à celle de ses voisins de la zone euro, notamment l'Allemagne. "La reprise est réelle, ce n'est pas simplement l'effet d'un trimestre", a dit le chef de mission du FMI Christian Mumssem. "Nous pensons que la politique générale va dans la bonne direction et qu'elle doit être traduite dans des réformes structurelles décisives", a-t-il ajouté devant la presse.

Dans les conclusions de la mission de consultation 2015, l'institution souligne que la reprise "s'appuie sur une conjoncture extérieure très favorable, en particulier la chute des cours du pétrole, la dépréciation de l'euro et des taux d'intérêt tombés à des niveaux sans précédent". "Le rebond initial a été alimenté par la consommation des ménages et les exportations devraient aussi se redresser. Cependant, l'investissement n'a pas encore réagi, le chômage reste obstinément élevé et la dette publique ne cesse de s'accroître."

Le FMI préconise un relèvement de l'âge de départ à la retraite

Le FMI estime ainsi que la France devrait ramener son déficit "juste en dessous" de 3,0% du PIB en 2017, comme elle en a pris l'engagement, mais relève là encore le "risque" en cas de "chocs défavorables" et l'invite à poursuivre l'assainissement engagé dans les dépenses des administrations publiques. "Le rythme d'ajustement prévu ne laisse guère de marge pour le cas où les résultats en matière de croissance et d'inflation seraient décevants ou de nouvelles dépenses s'avèreraient nécessaires", dit le FMI qui préconise d'"ancrer" la dépense sur l'inflation.

Il recommande en outre une révision de la dépense publique afin d'identifier des économies structurelles, notamment sur les effectifs et les promotions dans la fonction publique, et de relever encore l'âge de départ à la retraite. Afin de soutenir l'activité, le FMI préconise des réformes plus vastes et "plus ambitieuses" du marché du travail afin de le rendre plus flexibles, mais aussi de limiter la hausse du Smic au niveau de l'inflation et de réformer les allocations chômage.

Y.D. avec Reuters