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Economie et Social

Déficit, dette, retraite…. Les Français méconnaissent les mécanismes de l’économie

91% des Français considèrent que les représentants politiques auraient tout intérêt à aider les citoyens à « mieux comprendre les  enjeux économiques de la France » et leurs conséquences.

91% des Français considèrent que les représentants politiques auraient tout intérêt à aider les citoyens à « mieux comprendre les enjeux économiques de la France » et leurs conséquences. - Pixabay

Une étude élaborée par le Cercle Jean-Baptiste Say publiée montre que les Français aspirent à y voir plus clair en ce qui concerne les grands postes de dépenses publiques. Et pour cause, leurs connaissances se révèlent parfois relativement floues.

Certes, les Français s’intéressent à l’économie. De là à en appréhender clairement les mécanismes ainsi que les budgets alloués aux différents postes de dépense publiques, il y a un monde. La 2e édition du baromètre annuel sur « Les Français et leur connaissance de l’économie » conçu par le Cercle Jean-Baptiste Say et réalisé par Opinion Way, le prouve. 91% des Français (contre 86% en 2018) considèrent que les représentants politiques auraient tout intérêt à aider les citoyens à « mieux comprendre les enjeux économiques de la France » et leurs conséquences.

Un point de vue que toutes les classes d’âges et toutes les catégories socioprofessionnelles partagent de manière équitable. A l’exception des adolescents âgés de 15 à 17 ans qui se révèlent encore plus demandeurs. Ils sont 98% à souhaiter mieux en appréhender les enjeux.

François de Saint-Pierre, le fondateur du Cercle Jean-Baptiste Say, tient à le préciser : « Dans le baromètre de l’année dernière, nous avions vu que les Français voulaient s’intéresser aux enjeux économiques mais qu’ils n’avaient pas les compétences nécessaires en la matière et cela se confirme cette année ».

Répartition de masses

Selon l’étude, cette méconnaissance hexagonale concerne plusieurs grands mécanismes économiques. C’est le cas de la réduction de la dette publique (99% du PIB selon l’Insee) qui, de fait, pourrait être instaurée en diminuant plusieurs postes de dépenses. Pour les Français, il importerait, tout d’abord, de réduire les dépenses dans la culture (ils sont 51% à le penser). Sauf que ces dépenses ne représentent, en fin de compte, que 0,4% du PIB.

Viennent ensuite les réductions de dépenses concernant la Défense nationale (36% des Français estiment qu’il faudrait les diminuer), l’environnement (28%) ou encore l’Éducation nationale (22%). Toujours selon le document, seuls 13% des Français pensent enfin qu’il serait nécessaire de réduire les dépenses dans les retraites. Ce, alors que ces dernières représentent pourtant près de 14% des dépenses du PIB.

Aussi, ce que le document met en exergue, c’est que les Français ont aujourd’hui une conscience limitée au niveau du « rapport de masse » qui existe entre les postes de dépenses et le poids qu’ils représentent dans le PIB.

Lucidité sélective

Toujours sur la question de la retraite (et bien que l’âge de départ fixé évolue régulièrement), les Français acceptent, pour la plupart, de quitter leurs fonctions à 62 ans. Ils ne sont que 18% à vouloir partir avant l’échéance prévue et 24% à souhaiter continuer passé cet âge afin d’augmenter leurs revenus une fois à la retraite.

Le fait est que, s’ils acceptent de travailler jusqu’à 62 ans, c’est bien parce qu’ils ont compris qu’à l’échelle européenne, la durée légale de travail est, en réalité, supérieure à celle de la France. Ils sont 79% à en avoir pris la mesure. A juste titre, puisque la durée en question atteint 35,6 heures par semaine en France, contre 40,3 heures en Europe, selon Eurostat.

Julie COHEN-HEURTON