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Finances publiques

Déficit: la France va obtenir son délai de la part de Bruxelles

Bercy estime que que ce délai de deux ans va permettre à la France de ne pas avoir à accomplir de nouveaux efforts

Bercy estime que que ce délai de deux ans va permettre à la France de ne pas avoir à accomplir de nouveaux efforts - -

Bruxelles a évoqué, ce vendredi 3 mai, un délai de deux ans pour permettre à la France de rentrer dans les objectifs de déficit. Pour Bercy, cela signifie des efforts en moins à accomplir, en cas de croissance zéro en 2014.

Bonne nouvelle pour Paris: la France devrait obtenir un peu plus que ce qu'elle demandait.Ce vendredi 3 mai, le commissaire européen en charges des affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, a évoqué un possible délai de deux ans pour permettre à la France de ramener son PIB sous les 3% du déficit.

Paris devrait ainsi s'acquitter de cette obligation en 2015 et non plus en 2013, comme il lui était initialement demandé.

Dans la foulée des propos tenus par Olli Rehn en conférence de presse, Bercy a réagi. Pierre Moscovici, dans un communiqué, s'est ainsi félicité que la Commission européenne "prenne en compte les risques sur la conjoncture", confirmant au passage "le cap du sérieux budgétaire et des réformes".

"En revanche, [Pierre Moscovici] réaffirme que les efforts de réduction des déficits ne doivent pas pénaliser la croissance" poursuit le texte.

Bercy, interrogé par Reuters a, sur ce dernier point, estimé que ce délai de deux ans permettrait de ne pas avoir à accomplir d'effort supplémentaire en 2014, dans le cas où "la croissance ne serait pas au rendez vous". La France table sur 1,2% de hausse de son PIB pour 2014.

Des prévisions françaises "excessivement optimistes"

Avant ce vendredi, la France demandait une rallonge d'un an, espérant ramener le déficit français à 2,9% du PIB en 2014.

Seulement, les hypothèses de croissance retenues par le gouvernement pour bâtir sa trajectoire budgétaire dans le pacte de stabilité ont été jugées "excessivement optimistes" par Olli Rehn.

"Pour ramener le déficit sous les 3%, des efforts beaucoup plus importants et urgents sont nécessaires", a-t-il ajouté. C'est pourquoi, "étant donné la situation économique, il serait raisonnable de prolonger de deux ans le délai" pour revenir dans les clous imposés par la Commission.

Cette dernière table sur une évolution du PIB négative pour 2013 pour la France (-0,1%) quand le gouvernement prévoit une légère croissance de 0,1%. Pour Bercy cet écart entre les deux prévisions "n'est pas significatif". Pierre Moscovici a ensuite indiqué que "la croissance française" sera un peu plus élevée que les prévisions de Bruxelles.

Pour 2014 également, la prévision de croissance de Bruxelles est également inférieure à celle de la France (1,1% contre 1,2%). La Commission anticipe, par ailleurs, un dérapage du déficit public à 3,9% du PIB cette année et 4,2% l'an prochain.

"Ce scénario [sur les déficits] n’intègre pas les mesures prévues dans le programme de stabilité (...) qui seront votées lors de la loi de finances pour 2014 : économies de dépenses, réduction des niches fiscales, lutte contre la fraude fiscale", se défend Pierre Moscovici, toujours dans son communiqué. Ce

La France table sur un déficit de respectivement 3,7% et 2,9%, pour 2013 et 2014.

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Julien Marion