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Finances publiques

Déficit: l'Etat n'en a pas fini avec Dexia

Dexia a encore nécessité une injection de fonds par l'Etat français, à hauteur de 2,5 milliards d'euros, en novembre dernier

Dexia a encore nécessité une injection de fonds par l'Etat français, à hauteur de 2,5 milliards d'euros, en novembre dernier - -

L'Insee a publié ce, vendredi 29 mars, un déficit public à 4,8% supérieur au 4,5% visés par le gouvernement. A l'origine de ce dérapage, la recapitalisation de la banque Dexia, un puits sans fond pour la France.

En France, le déficit public a dérapé en 2012. Il n'a été ramené qu'à 4,8% au lieu de 4,5%, la dette a battu un nouveau record, à 1834 milliards d'euros, soit plus de 90% du PIB.

En cause notamment: la recapitalisation de Dexia. Un puits sans fond pour les finances publiques françaises.

Dexia est un peu comme une centrale nucléaire: aujourd'hui, la banque est en phase de démantèlement. L'établissement n'est plus qu'une "bad bank", gérée en extinction.

Mais elle est toujours en ébullition: ses engagements courent jusqu'en 2099! Et l'un de ses administrateurs est très clair: ce démantèlement va prendre des années, puisqu'il estime qu'en 2025, dans 12 ans donc, Dexia portera encore pour plus de 50 milliards d'euros de titres et de crédits.

La garantie de l'Etat accordée à Dexia : une épée de Damoclès

Dexia avait déjà dû être recapitalisé en 2008, une facture à 3 milliards d'euros pour l'Etat français. Même chose en novembre dernier, pour près de 2,5 milliards.

Tout cela sans compter la garantie de près de 40 milliards d'euros, apportée par l'Etat français pour permettre à Dexia de continuer à se financer.

Une véritable épée de Damoclès pour les finances publiques. Personne ne peut dire aujourd'hui combien de temps la France portera ce fardeau, ni quelle sera l'addition finale.

Caroline Morisseau