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Finances publiques

Déflation, inflation: quels risques pour les consommateurs?

La déflation fait baisser la consommation, et donc la production (image d'illustration).

La déflation fait baisser la consommation, et donc la production (image d'illustration). - Eneas de Troya - Flickr - CC

L'Insee a publié, ce jeudi 13 août, des chiffres d'inflation en baisse en juillet, tandis que le gouvernement ne cesse de pointer le risque de déflation. Mais pourquoi une baisse des prix serait-elle une mauvaise nouvelle?

Cela peut sembler paradoxal: le gouvernement s'inquiète de ne pas voir les prix grimper assez vite. L'Insee a publié, jeudi 13 août, des chiffres d'inflation particulièrement faibles, à 0,5% en France. Manuel Valls, quant à lui, a récemment dénoncé un "risque de déflation", de même que François Hollande.

Quelle est la différence entre inflation, désinflation et déflation? Et pourquoi craint-on tant une baisse de prix? BFMBusiness.com fait le point.

> Qu'est-ce que l'inflation?

L'inflation est la hausse des prix naturelle sur un an, à ne pas confondre avec les variations à court terme. En juillet, par exemple, les prix étaient en baisse de 0,3% par rapport à juin. Mais si la vie était moins chère, cela s'explique par les soldes d'un côté, et par le prix des fruits et légumes, toujours plus bas en été.

En revanche, les prix en juillet 2014 sont en hausse de 0,5% par rapport à juillet 2013. L'inflation est donc de 0,5%. Si les prix augmentent, l'inflation accélère. Puisqu'elle était de 0,7% en avril et en mai en France, elle a ralenti à 0,5% en juin et en juillet.

> Quelle est la différence entre la désinflation et la déflation?

Quand les prix baissent pendant plusieurs mois consécutifs, mais qu'ils restent plus élevés d'une année sur l'autre, l'inflation baisse petit à petit, sans forcément devenir négative. On parle alors de désinflation, comme en 2008, où l'inflation était passée de 4% en juillet à 1,2% en décembre.

Pour parler de déflation, il faut que les prix aient réellement baissé d'une année sur l'autre. Mais pour les économistes, et pour la Banque centrale européenne, on parle de déflation quand cette situation commence à avoir un impact sur les investissements.

> L'impact de la déflation est-il forcément négatif?

Des prix qui baissent peuvent sembler être une bonne nouvelle. Mais si les consommateurs s'attendent à ce que les prix baissent, ils prennent leur temps avant d'acheter, et la consommation baisse. Les producteurs produisent donc moins pour s'adapter, et pour faire des économies, certaines entreprises licencient ou baissent les salaires. Ce qui diminue encore plus la demande, et fait encore plus baisser les prix…

Dans ce contexte, mieux vaut ne pas avoir d'emprunt à rembourser: alors que les salaires et les revenus des entreprises baissent, les sommes à rembourser, elles, restent fixes. Toutefois, cet effet sur les décisions d'achats reste théorique. Hélène Baudchon, économiste France chez BNP Paribas, interrogée en novembre par BFMBusiness.com, donnait un contre-exemple: "certains produits technologiques profitent toutefois d’une ''bonne'' déflation, c’est-à-dire d’une baisse de leur prix et d’une hausse de leur qualité alimentées par le progrès technique, qui n’entraîne pas un report de l’achat préjudiciable à la croissance".

Joseph Sotinel avec AFP