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Delevoye "a fait une bêtise, il doit en assumer la responsabilité" affirme Pannier-Runacher

Invitée sur BFM Business, la Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances estime, à propos de Jean-Paul Delevoye, qu'un "ministre doit être exemplaire, sur les sujets de rémunération."

Jean-Paul Delevoye va-t-il être lâché par le gouvernement? Interrogée sur le cumul des mandats non-déclarés du "ministre des retraites", la Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances Agnès Pannier-Runacher n'a pas caché son embarras, ce lundi dans l'émission Good Morning Business sur BFM Business.

"Les mandats qu'il n'a pas déclarés, n'étaient pas rémunérés. Ils sont bénévoles" a-t-elle d'abord expliqué. "Lorsqu'il a des activités bénévoles, qui concernent les mandats qu'il n'a pas déclaré, il n'a pas d'obligation à déclarer, il faut qu'il y ait un conflit d'intérêt."

Pour elle, le problème concerne donc les mandats qui étaient rémunérés. "Un ministre doit être exemplaire, sur les sujets de rémunération" reconnait-elle. "Le sujet de la rémunération est le sujet le plus problématique."

"Je comprends que la HATVP (Haute autorité pour la transparence de la vie publique) est en train de regarder" poursuit-elle. "Moi je fais toute confiance à la HATVP pour prendre les bonnes recommandations mais (…) de mon point de vue, pour le connaître, Jean-Paul Delevoye, il est transparent" assure-t-elle. "Il a déclaré les mandats qu'il avait. Il a fait une bêtise, il doit en assumer la responsabilité mais (…) il y a une espèce de volonté d'aller lui taper dessus".

Un cumul de rémunérations illégal

Le haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye est très fragilisé après la révélation, notamment par Le Monde, de ses 13 mandats non déclarés, dont 11 bénévoles. Jean-Paul Delevoye a donc été contraint de revoir sa déclaration d'intérêts en ajoutant 10 mandats de plus que lors de sa première déclaration. Il a aussi revu à la hausse certaines rémunérations. La HATVP pourrait décider mercredi de saisir la justice.

Le "Monsieur retraites" du gouvernement avait reconnu il y a quelques jours avoir omis de déclarer sa fonction d'administrateur bénévole dans un institut de formation de l'assurance, l'Ifpass. D'autres oublis sont ensuite apparus: il siège bénévolement depuis 2016 au conseil d'administration de la Fondation SNCF, et préside l'Observatoire régional de la commande publique des Hauts-de-France.

Jean-Paul Delevoye a aussi cumulé sa fonction gouvernementale avec celle, rémunérée, de président de Parallaxe, un institut de réflexion sur l'éducation dépendant du groupe de formation IGS, cumul qu'il avait déclaré mais qui est illégal au titre de l'article 23 de la Constitution. Face à la polémique, il a démissionné de ses fonctions et s'est engagé à rembourser les sommes perçues.

Selon Le Monde, il a touché 78.408 euros net au titre d'un ancien ancien poste de "conseiller du délégué général" du groupe IGS (contre 40.000 euros annoncés dans sa première déclaration), ainsi que 73.338 euros net en 2018 et 62.216 en 2019 en tant que président d'honneur du groupe de réflexion Parallaxe (contre 64 420 euros en 2018 et le même montant en 2019 dans sa première déclaration).

Thomas Leroy avec AFP