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Finances publiques

Délinquance: la justice multiplie les saisies de biens

Les saisies de biens dans les affaires criminelles se multiplient.

Les saisies de biens dans les affaires criminelles se multiplient. - -

La justice française multiplie désormais les saisies de biens dans les affaires criminelles. Une méthode qui semble toucher plus durement les délinquants que la perspective de la prison.

Villas, voitures de luxe, yachts… La justice française a passé la vitesse supérieure et multiplie les saisies, avec une explosion de 374% par rapport à l'année dernière, d’après un rapport remis début juillet à la Chancellerie. Les magistrats n'hésitent plus à frapper les délinquants au portefeuille, une sanction parfois davantage redoutée que la prison.

773 millions d'euros saisis en 2012

Avec un nom de code bien français, l'AGRASC, l'"Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués" comprend une vingtaine de fonctionnaires, spécialisés dans la gestion de tous les biens saisis par la justice.

Cette cellule a deux ans d’existence. L'année dernière, 773 millions d'euros d'avoirs détenus par des délinquants et criminels ont été saisis. La fraude fiscale, les escroqueries, le blanchiment d'argent, et les affaires de stupéfiant rapportent le plus. 

Les peines de prison, un risque du métier

A son tableau de chasse, l'agence accroche quelques saisies spectaculaires, comme les voitures de luxe du fils du président guinéen dans une affaire de biens mal acquis, adjugées plus de trois millions d’euros. Ou encore le trésor des orpailleurs clandestins de Guyane : 107 kg d'or, revendus pour 4,5 millions d’euros.

Si l’agence peut présenter de tels résultats, c'est que la culture de la traque aux actifs douteux se diffuse dans les tribunaux. Les magistrats ont bien compris que le portefeuille était en quelque sorte un prolongement du cœur.

D'ailleurs comme le dit son président: "beaucoup de délinquants font appel des peines de confiscation, alors qu'ils considèrent un peu les peines de prison comme un risque du métier".

Jean-Baptiste Huet