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Economie et Social

Départ de Gérard Collomb : une majorité soudée… et irritée

Gérard Collomb a quitté le gouvernement.

Gérard Collomb a quitté le gouvernement. - ROMAIN LAFABREGUE / AFP

Ils s’en seraient bien passés. Après le départ en moins d’un mois des numéros 2 et 3 du gouvernement, les députés La République En Marche, même s’ils s'efforcent de garder un état d'esprit positif, ne cachent pas non plus leur agacement.

Ils ont reçu hier en fin de journée un SMS du groupe leur indiquant « qu’il n’est pas du ressort des parlementaires de commenter l’actualité gouvernementale. » Ce qui n'empêche pas les députés LREM de s’exprimer. Cette crise gouvernementale intervient en plein examen de la loi Pacte à l’Assemblée. « C’est le bazar mais le mal ne s’est pas propagé... », observe la présidente de la Commission spéciale sur la loi Pacte, Olivia Grégoire. Son objectif est de faire en sorte que les débats sur les privatisations ou sur l’objet social de l’entreprise aient lieu dans un climat serein jusqu’à vendredi soir. « Il n’y a aucune remise en cause du projet économique et social, mais des doutes et des attentes par rapport à ces ministres qui quittent le navire. », nous confie un autre élu de la majorité.

Le danger : perdre de vue les réformes en cours et à venir

Le député lyonnais Bruno Bonnell, très proche de Gérard Collomb, conserve l’optimisme à toute épreuve des entrepreneurs. Pour lui, cette crise peut même devenir une opportunité. Par exemple, l’occasion de davantage braquer les projecteurs sur ces ministres moins politiques tels que Muriel Pénicaud, Agnès Buzyn ou Jean-Michel Blanquer et qui portent des réformes majeures du quinquennat. Car l’enjeu pour la majorité, est de ne pas perdre de vue les réformes en cours et à venir. Sur la transformation du pays, « on est phase de chrysalide : c’est difficile, pas très visuel, mais bientôt on verra le papillon », plaisante Bruno Bonnell.

La moitié des députés LREM n'avait jamais été élue

Tous les élus de la majorité ne partagent pas son optimisme, mais il n’y a pas non plus de frondeurs qui émergent, comme sous le précédent quinquennat. Il faut dire que le profil de cette majorité La République En Marche est inédit : La moitié des députés En Marche n’avait jamais été élus. Parmi eux, beaucoup de chefs d’entreprises et de cadres supérieurs. Ils étaient tous portés la première année de leur mandat par le souffle de l’élection d’Emmanuel Macron.

« Ça a légèrement tangué la première année avec les APL et la baisse de la CSG, mais globalement on avait le vent dans le dos, la mer était calme », analyse Bruno Bonnell. « L’affaire Benalla…les départs de Nicolas Hulot et Gérard Collomb, ce sont autant d’épisodes qui ont accéléré notre formation politique… »