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Economie et Social

Départs en série au siège de Carrefour

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De nombreux salariés profitent du plan de départ volontaire mis en place par la nouvelle direction. De quoi parfois déstabiliser l'organisation du groupe.

Au service des Ressources Humaines de Carrefour, les trois quarts des salariés sont sur le départ. « On ne sait plus vers qui se tourner pour avoir une information juridique ou sociale ; le service est totalement désorganisé », raconte un responsable syndical. Depuis le début de l'été, Carrefour gère les trous dans ses plannings. Il faut recomposer les équipes, répartir la charge de travail supplémentaire.

Un plan de départ volontaire attractif

Et à chaque étage, c'est la même hémorragie. Les cadres du siège profitent d'un plan de départ volontaire assez attractif pour quitter le groupe. A tel point que la direction devrait le clôturer plus tôt que prévu. Ouvert jusqu'à la fin du mois de novembre, il devrait être finalement fermé fin octobre. La direction a prévu la suppression de 2400 postes sur les 10500 actuels, le nombre est déjà pratiquement atteint.

Parmi eux, beaucoup de salariés actuellement au siège de Boulogne-Billancourt, qui n'ont aucune envie de rejoindre les nouveaux bâtiments de Massy-Palaiseau en banlieue. On y trouve par exemple le service financier ou celui des audits. Des équipes plutôt jeunes qui savent qu'elles retrouveront facilement un poste ailleurs et qui profitent de l'effet d'aubaine. Selon LSA, 60% des cadres de Boulogne aurait décidé de partir.

Des départs qui interrogent

Mais les départs spontanés concernent aussi des postes clés comme le patron des Hypermarchés France, celui des MDD, de la proximité ou des achats de marchandises non alimentaires. La liste est longue et les experts du secteur s'interrogent : « Autant de départs dans un laps de temps aussi court, ce n'est pas de nature à rassurer sur la situation du distributeur », indiquent les analystes d'Invest Securities..... ni même, ajoutent-il « sur le niveau d’adhésion des équipes à la stratégie d’Alexandre Bompard ». Pour les syndicats, c'est surtout une expertise, un savoir-faire qui s'en va et qu'on retrouvera forcément à un moment ou à un autre chez la concurrence. Un passage obligé répond la direction du groupe pour redonner à Carrefour l'agilité nécessaire pour se transformer.

Hélène CORNET