BFM Business
Finances publiques

Dépense publique: Carrez crie à la manipulation du gouvernement

Gilles Carrez était l'invité de BFM Business ce 2 septembre.

Gilles Carrez était l'invité de BFM Business ce 2 septembre. - BFM Business

Michel Sapin vient d'annoncer que l'objectif de 21 milliards d'euros d'économies en 2015 allait être revu à la baisse. Gilles Carrez, président UMP de la Commission des finances à l’Assemblée nationale et invité de BFM Business ce 2 septembre, estime que le gouvernement n'a jamais cru dans ce plan d'économies.

"C'est de la manipulation". Gilles Carrez, président UMP de la Commission des finances à l’Assemblée nationale, était l'invité de BFM Business ce 2 septembre et il n'a pas mâché ses mots envers le gouvernement. "Je me doutais bien que ces économies (50 milliards d'euros sur 2015-2017 dont 21 milliards en 2015), ils étaient dans l'incapacité de les faire".

En effet, Michel Sapin, ministre des Finances, vient d'annoncer que l'objectif des 21 milliards d'euros risquait d'être revu à la baisse, à cause de la faible inflation.

"C'est un prétexte", estime Gilles Carrez. "Le gouvernement joue avec les mots. Tout ce plan d'économies est virtuel. Nous ne savons toujours pas où sont les économies".

L'élu estime que le gouvernement n'a jamais cru dans ce plan d'économies. Pour lui, Bercy n'a jamais eu l'intention de réduire la dépense publique. "Mais l'heure est à la vérité", prévient le président UMP de la Commission des finances, jugeant que le gouvernement doit assumer son choix "de la poursuite de déficit considérable".

Donner des marges de manoeuvre aux entreprises

Néanmoins, aux yeux de Gilles Carrez, tout n'est pas à jeter dans les décisions dans la politique économique actuelle: "Le gouvernement se rend compte qu'il faut donner des marges de manœuvre aux entreprises et il a raison". Mais selon lui, il ne doit pas, en même temps, continuer d'alimenter la machine de la dépense publique.

Gilles Carrez rappelle que, pour l'instant, la dette de la France se finance sans difficulté, "mais il va y avoir des lendemains qui déchanteront". Il préconise donc de s'astreindre à un programme d'économies. "La dépense publique doit augmenter moins vite et il faut essayer de diminuer les charges qui pèsent sur les entreprises".

Par ailleurs, Gilles Carrez estime que le gouvernement a eu tort de surmédiatiser les baisses d'impôts. "Trois millions de foyers fiscaux n'en paieront pas. Mais 10 à 12 millions vont voir des hausses alors que leur revenu n'a pas augmenté". Et enfin, Gilles Carrez n'est pas contre l'idée des ordonnances sur certains problèmes. " Je souhaite du pragmatisme et de l'efficacité".

D. L.