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Depuis le début de la grève, les PME auditées ont perdu en moyenne 20% de revenus selon CroissancePlus

Alors que la grève contre la réforme des retraites se poursuit, Thibaut Bechetoille, président de l'association CroissancePlus, dénonce des "syndicats totalement radicalisés".

En ce 12e jour de grève, les conséquences pour les entreprises deviennent lourdes, notamment chez les membres de l'association CroissancePlus, premier réseau français des entrepreneurs de croissance.

Sur le plateau de l'émission "12h, l'Heure H" ce lundi sur BFM Business, son président Thibaut Bechetoille tire le signal d'alarme et égraine les pertes des PME et des ETI que l'association a interrogé. "C'est terrible", lance le responsable, "Paris Inn, un groupe hôtelier, qui perd 30% de son chiffre d'affaires (...); l'Atelier des Chefs: perte de 140.000 euros au bout d'une semaine (...); O2 OuiCare (services à la personne, NDLR) perd 350.000 euros de chiffre d'affaires au bout de 7 jours de grève... Et on pourrait continuer comme ça". Il s'agit d'ailleurs de "perte nette", précise le responsable, qui prévient que "cela peut aller jusqu'au dépôt de bilan".

Au global et en moyenne, CroissancePlus ne dispose pas de chiffres agrégés "mais on voit la tendance sur cette dizaine d'entreprises qui a été auditée de 20% de chiffre d'affaires en moins sur une semaine. Si la grève dure deux ou trois semaines, on peut faire les projections".

"Des syndicats totalement radicalisés" 

Et de s'interroger: "On peut se poser la question de 'comment on en arrive là?'. Comment est-ce qu'on arrive à avoir des syndicats totalement radicalisés qui bloquent les points névralgiques du pays, les transports et bientôt la route? Il y a des pays où il y a un taux de syndicalisation beaucoup plus important avec des syndicats plus responsables. Il faut ouvrir ce chantier là. Ce n'est pas possible d'avoir une économie qui est prise en otage par les gilets jaunes, par les syndicats. On est dans cette difficulté qu'il faudra résoudre un jour. (...) On vit très mal cette prise d'otage", dénonce Thibaut Bechetoille. 

Le patron de CroissancePlus est particulièrement sévère concernant l'attitude de la CFDT. "On voit la CFDT et Laurent Berger, qui sont extrêmement raisonnables et qui a une attitude très responsable dans les premières semaines du conflit, qui maintenant prononce cette fameuse phrase de la ligne rouge et on a compris qu'elle était franchie sur l'âge pivot. J'avoue qu'on ne comprend pas très bien comment on peut découper une réforme systémique d'une réforme qui atteint des objectifs budgétaires. Quand on est chef d'entreprise, on s'attache à avoir des budgets à l'équilibre. Si ce n'est pas le cas, la sanction est immédiate", ajoute-t-il.

Olivier Chicheportiche