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Trois grands patrons sortent du silence pour éviter une victoire du FN

Ces grands patrons considèrent qu'une élection de Marine Le Pen serait "catastrophique"

Ces grands patrons considèrent qu'une élection de Marine Le Pen serait "catastrophique" - Anne Christine Poujoulat - AFP

Antoine Frérot, PDG de Veolia, Thierry Breton, celui d'Atos, ou encore Jean-Pierre Clamadieu, le président du comité exécutif de Solvay prennent la parole ce lundi dans les Échos pour mettre en garde les Français contre les répercussions sur l'économie d'une victoire de Marine Le Pen.

Des PDG français qui sortent de leur silence. Trois grands patrons ont fait part de leurs points de vue à la fois "sévères et alarmistes" sur la menace que représente, selon eux, une possible entrée de Marine Le Pen à l'Elysée dans le journal Les Échos ce mardi.

Pour le PDG de Veolia, Antoine Frérot, par exemple, "mises à part les TPE et les PME, le Front national affiche une vision de grande défiance vis-à-vis des entreprises, alors que ce sont elles qui créent des richesses et des emplois".

"Une catastrophe pour les entreprises françaises"

Quant à la sortie de l'euro, ce serait selon lui "une catastrophe pour les entreprises françaises et les habitants. Elle se traduirait par la hausse du prix des matières premières et des biens importés, ainsi que le renchérissement de beaucoup d'investissements industriels. En effet, pour vendre, il faut produire, et pour produire, il faut des machines-outils: or 90 % de celles utilisées en France proviennent de l'étranger".

"Comme dirigeant d'un grand groupe industriel et comme citoyen convaincu de la rupture historique que la construction européenne représente, je ne peux rester silencieux", clame pour sa part le président du comité exécutif du groupe Solvay, Jean-Pierre Clamadieu.

Car selon lui, ce vote "menace lourdement l'avenir en s'attaquant directement à près de soixante ans d'histoire commune autour de la construction européenne".

"Une incertitude dévastatrice"

Pour le PDG d'Atos, Thierry Breton, "l'élection de Marine Le Pen, que son programme soit appliqué ou pas, créerait immédiatement une incertitude dévastatrice. Avec pour conséquence mécanique une explosion des taux sur la dette française, dès le lendemain matin de l'élection, et un élargissement très significatif de l'écart de taux avec l'Allemagne". 

"À un horizon de 24 mois, la charge de la dette doublerait, passant de 45 à 90 milliards d'euros au minimum. L'impôt sur le revenu des Français rapportant 80 milliards, il faudrait l'augmenter de 50% - sans même parler du reste du programme, dont le coût dépasse 100 milliards d'euros", ajoute-t-il.

J.M. avec AFP